Cette édition a prouvé encore une fois l'attachement du public jijelien à cette musique algérienne, qui attire sans cesse de jeunes musiciens. Douze jours durant, la salle de spectacles de la Maison de la culture Omar Oussedik de Jijel a vibré au son des voix d'une pléiade de chanteurs, à l'occasion de la 8e édition des Journées jijeliennes de la chanson chaâbie, qui se sont achevées dans la nuit de mercredi dernier. Une clôture en apothéose, avec un Abderrahmane El Kobbi dans un de ses meilleurs jours qui, en dépit de ses 74 ans, garde une puissance vocale intacte, et une nouvelle perle jijelienne de 14 ans, qui a animé la première partie de la soirée, en l'occurrence Mekka Chaâbana. Un don qui demande du travail pour affiner ses techniques de chant et se donner encore plus d'assurance. Pour le commun des mélomanes, on ne peut être insensible au style envoûtant d'El Kobbi, qui fait parfois penser à un jazzman, vu les libertés musicales qu'il s'octroie avec maestria. Dans son tour de chant, Abderrahmane El Kobbi n'a pas manqué de rendre hommage aux maîtres disparus, comme El Anka, Guerrouabi, El Ankis ou encore Dahmane El Harrachi. A la fin de la soirée, quelque peu fatigué, mais très content de son déroulement, Abderrahmane El Kobbi nous dira : «C'est une très belle soirée. Je suis ravi du nombreux public, connaisseur et très réactif.» Et d'ajouter à propos de la petite Mekka Chaâbana : «A son âge, elle est magnifique, elle a une voix très puissante. Elle a de l'avenir.» Comme les précédentes, ces journées organisées par la Maison de la culture de Jijel, avec la collaboration de la direction de la culture et le concours des APC de Jijel, El Milia et Taher, l'association Abdelbaki Salah, l'Association culturelle de la ville de Jijel et Espoir et patrimoine chaâbi, sont placées sous le haut patronage du wali de Jijel. Des journées qui prouvent une fois encore l'attachement du public jijelien à cette musique algérienne qui attire sans cesse de jeunes musiciens. Les estivants, venus des wilayas de l'intérieur, ne sont pas en reste, puisque des familles et des jeunes ont fait le déplacement pour «goûter» à ces sonorités chaâbies. Ces journées ont été aussi l'occasion de donner leur chance aux jeunes chanteurs locaux qui se sont produits sur scène en ouverture des chanteurs renommés, comme Abdelkader Chaou, Didine Karoum, Mourad Djaâfri, Kamel Aziz, Abderezak Dehili, Rabah Bsibes, Nasredine Galiz, Lamine Saâdi, Lotfi Djennas. Pour les locaux, on retiendra le Cheikh Nasredine Zaima, Ahcène Rida, Rachid Rouidi, Mohamed Saâdoudi, Haroun Benhadji, Mohamed Berri, Ahmed Berri, Samir Boulassel, Mohamed Chouiki, Mohamed Benzerb, Omar Aïssaoui, Aziz Mekideche, Youcef Benayache, Lamine Saâdi, Hocine Khelfallah, Larbi Cheriguene, Boudjemaâ Bousseder, Chamsedine Khenafra. Un vibrant hommage a été rendu au défunt chanteur de Taher Yahia Boudjedir, et Salah Chebout (Jijel) et Abdelwahid Boutlis (El Milia). On relèvera aussi un hommage rendu à la troupe dirigée par Smaïl Ferkioui (clavier) et composée des musiciens Mohamed Mechtar (banjo), Abbas Benyahia et Mehdi Bouraoui (banjo guitare), Mehdi Bouguerra et Réda Tabti (violon), Elies Boukebous (tambour de basque), Farid Mechtar (bongo) et Brahim Akad (derbouka). Des musiciens qui ont accompagné les chanteurs durant cette période.