Les parents d'élèves sont mécontents ces premiers jours de la rentrée scolaire. Et pour cause, plusieurs élèves ont été orientés vers des établissements scolaires situés loin de leur domicile familial, d'autres doivent arriver à l'école parmi les premiers pour pouvoir avoir une chaise, et ce, au moment où les portes de la direction de l'éducation demeurent toujours hermétiquement closes. «Le CEM où ma fille est scolarisée (Sidi Madani) manque cruellement de chaises, les retardataires risquent ainsi d'assister aux cours en étant debout ! En plus, elle est dans une classe itinérante, c'est-à-dire qu'elle et ses camarades n'ont pas de classe fixe, elles sont comme des SDF, ce qui se répercute négativement sur leur scolarité», témoigne un citoyen de la localité de Sidi Madani, située dans la commune de La Chiffa. Le papy d'une élève de 13 ans n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi sa petite-fille a été orientée vers un CEM loin du domicile de cette élève, alors qu'il existe deux collèges qui sont à peine à une centaine de mètres de son domicile. «Elle doit parcourir plus de deux kilomètres à pied pour pouvoir arriver à son CEM. Elle habite à la cité Naïmi et elle se retrouve scolarisée au collège Ahmed Bouslimani. Toutes nos tentatives pour l'inscrire aux alentours du domicile familial ont été vaines», reconnaît-il. Aussi, une famille qui a déménagé de Blida ville à Ouled Yaïch (environ 5 km) n'a pas réussi à transférer sa fille suite au déménagement. «On me dit à Ouled Yaïch que c'est complet, que dois-je faire alors ?», se demande la mère de l'élève, au moment où la direction de l'éducation de Blida n'a même pas de médiateur pour essayer de trouver des solutions à ce genre de problème, ou une plateforme internet qui gère les demandes de transfert et autres doléances des parents d'élève à distance et précocement. Mauvaise organisation Pour une histoire de mauvaise organisation, des élèves se retrouvent à la rue ! Cela vient de se passer au CEM Zabana. Des parents d'élèves n'ont pas hésité un instant à dénoncer la décision prise par l'administration de ce collège. «Je dénonce le comportement inconscient des responsables du CEM de Zabana qui ont libéré, ce début de semaine, les élèves de 2M5, entre 14h et 15h, en les laissant dans la rue, alors qu'ils devaient être en classe pour assister à des cours d'arabe. La cause : mauvaise programmation de l'administration et manque de salles ! Du coup, c'est l'élève qui paye quoiqu'il est strictement interdit de laisser les élèves dans la rue en cas de permanence.» Sit-in et dénonciation Il y a à peine quelques jours, des parents d'élèves ont organisé, avec leurs enfants, un sit-in devant l'école primaire Ben Mrah, au centre de Blida, pour demander la réouverture, dans les meilleurs délais, de cet établissement datant de l'époque coloniale, fermé depuis 2014 pour des travaux. «On nous a promis que sa réouverture se ferait, au plus tard, à l'occasion de cette rentrée scolaire. Et qu'elle a été notre surprise lorsque nous avons trouvé l'école encore fermée le jour de la rentrée des classes. Pourquoi ce mensonge ? Pourquoi rien n'est affiché devant la porte pour informer les parents sur les délais des travaux. Quatre ans pour des travaux semi-finis et bâclés, c'est quand même une honte», dénonce-t-on. Pendant ce temps-là, leurs enfants sont scolarisés à l'école Omar Khediri, qui est juste à côté de leur école initiale, et ce, dans des conditions qui sont loin d'être pédagogiques, atteste-t-on. L'établissement Omar Khediri abrite ses élèves et ceux de l'école Ben Mrah (provisoirement), avec une double vacation, soit une classe pour deux groupes d'élèves. «On doit sacrifier un peu de temps pour que les élèves qui commencent à 8h puissent sortir quelques minutes avant le temps prévu afin d'accueillir le deuxième groupe. Cette sortie pour les uns et entrée pour les autres nous oblige parfois à ne pas terminer le programme du jour, car avant que ça sonne, on doit préparer les élèves à sortir pour accueillir ceux qui attendent leur tour ! Du coup, on reconnaît qu'on a vraiment du mal à faire notre travail correctement», confie un enseignant. Un autre problème qui mérite d'être signalé aussi lors de cette rentrée est l'état dans lequel se trouvent plusieurs établissements scolaires. Même pas un coup de peinture, ou des travaux de bricolage de dernière minute, pénalisant élèves et enseignants. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. On peut citer, entre autres, le cas de l'école primaire Tergaoui, à Bouarfa. Cette dernière se trouve dans un état lamentable. Malgré les écrits envoyés par sa directrice pour le peindre et le «relooker» pendant les vacances scolaires, rien n'a été fait à ce jour, rendant cette école synonyme… d'écurie…malheureusement !