On les appelle «les jardiniers de la mer». Leur mission est de reconstituer des récifs artificiels pour la régénération de la faune et de la flore marines au niveau du littoral. Mais, on n'en parle qu'à de rares occasions, comme lors de la Journée méditerranéenne du Sahel. Ce fut mardi 25 septembre, l'occasion de faire le point sur la problématique de la protection du littoral et son écosystème marin. L'état de nos plages et de nos fonds marins est lamentable : selon une étude pilote, menée par la direction de l'environnement au niveau des plages échantillons, Seghiret (Thénia) et Plage bleue (Sidi Daoud), du 04 au 09 juillet 113,2 tonnes de déchets ont été enlevés pour 905,8 tonnes pour la période du 18 au 23 avril dernier. A une échelle méditerranéenne, 600 000 tonnes sont rejetées chaque année. A ce rythme, d'ici 2050, il n'y aura aucune vie dans la mer. La célébration de cette journée est un moyen de sensibiliser le grand public à ce problème à travers des expositions et des conférences. Le directeur de la pêche, M. Kadri, a présenté dans son intervention les grandes lignes du décret exécutif 363/17 du 25 décembre 2017 qui instruit les directions, associations et collectivités habilités à conduire un projet de récifs artificiels dans le cas de constat de zones dégradées en milieu marin et aux embouchures des oueds dans le but de «régénérer la faune et la flore», selon l'orateur. Il a également rappelé que la wilaya de Boumerdès avait décidé de la création de récifs artificiels en 2017 à travers deux projets de deux associations déjà célèbres par leurs actions : Nautilus et Delphine. Cette dernière a mené une opération d'immersion de récifs artificiels en parpaing au niveau du port de Dellys avec un financement de l'APC et de la direction de la pêche. Aujourd'hui, des jeunes peuvent bénéficier de randonnées sous-marines où ils peuvent contempler le corail reconstitué et les espèces de crustacés, de poulpes et autres faunes marines qui y vivent après avoir disparu. La deuxième expérience, tout aussi réussie, est celle de l'association Nautilus, qui a implanté en immersion des récifs en béton et en acier, dont les travaux, financés à 70% par l'IUCN, se sont achevés en mai dernier. Cet été a été l'occasion pour les amateurs de plongée sous-marine de redécouvrir la plage Les Salines à Afir. Sur une superficie de 10 000 m2 à 3 miles dans le pourtour des 3 miles, 20 récifs ont été immergés sur un fond sablonneux pour un coût de 23 400 euros, dont l'association a supporté 30%. En outre, «l'association a assuré des formations à des plongeurs pour la pose de ces récifs en béton pour les nichoirs de crustacés et de l'acier trempé dans du béton pour l'accouvage des œufs de calamars», précise son président Hakim Laleg. Il existe, toutefois, un autre type d'action qui touche également les plages. C'est une association écologique, AEB, qui l'a menée à Corso : la réhabilitation de l'écosystème dunaire côtier. Selon M. Zizi, président de l'association, «le projet est inscrit au titre du programme SGP financé par le FEM selon les arrangements (80% FEM, 20 % AEB). Il se présente sous la forme d'une falaise marine d'une vingtaine de mètres de hauteur surplombant la mer.» L'objectif est de «diagnostiquer l'écosystème en place notamment la dune côtière, identifier les causes et pressions subies, les dégradations observées pour proposer une démarche intégrée de préservation de la biodiversité et de réhabilitation de l'écosystème et du site». Pour rappel, la célébration de la Journée méditerranéenne du Sahel a été décidé en 2008 et fait suite à la Convention de Barcelone de 1976 et à la «Convention pour la protection de l'environnement marin et de la région côtière» de Rio en 1992. Elle a commencé à être fêtée en 2009.