Libellé en dinar pour un encours global de 25 milliards, ce nouvel emprunt obligataire est en effet destiné, en partie, au large public, alors qu'une autre partie sera émise, à partir de décembre prochain, en direction des épargnants institutionnels que sont les institutions financières et les compagnies d'assurance. Ainsi, à la faveur de la mise en exploitation du dépositaire central des titres, les particuliers peuvent désormais choisir d'épargner sur le marché des capitaux d'Alger, en plaçant leur argent dans la souscription de titres de créances (obligations). Comparativement aux titres de capital (actions), les obligations, soulignent les acteurs de la place boursière d'Alger, offrent l'avantage d'une rentabilité sûre, en ceci que la rémunération des titres ne fluctue pas au gré des résultats d'exploitation de l'entreprise émettrice. A contrario, le rendement des placements en actions est de nature à osciller, tant au regard des fluctuations des cours boursiers qu'en fonction des résultats financiers de l'entreprise et donc de la partie de ses bénéfices destinée au paiement des dividendes. S'agissant de la rémunération proposée sur les obligations d'Air Algérie, les futurs épargnants pourront accéder à un rendement payable par l'entreprise émettrice, sous forme d'intérêts annuels à taux progressif. l'enjeu Jusqu'à l'arrivée à échéance de l'emprunt obligataire, les taux de rémunération évolueront ainsi, d'année en année, en passant progressivement de 3,75% à 4,5%, puis à un plafond de 6% sur la dernière étape du placement. Remboursables sur une échéance de six ans, ces titres sont proposés aux particuliers durant une période de souscription qui s'étale sur près d'un mois, soit du 2 au 30 novembre. Pour y souscrire, les épargnants doivent s'acquitter d'un montant d'au moins 50 000 DA, correspondant à un minimum de 5 coupures d'obligations d'une valeur de 10 000 DA chacune. Cela étant, de l'avis même de certains intervenants sur le marché boursier d'Alger, «de telles conditions de souscription semblent être, pour ainsi dire, peu favorables à la petite épargne, car, souligne-t-on, ce n'est pas tout le monde qui peut souscrire des obligations à 50 000 DA». Alors que l'intérêt d'une telle opération pour les épargnants consiste à effectuer des placements d'argent à rémunération assurée, l'enjeu pour l'entreprise émettrice est en revanche autrement plus important, en cela qu'elle ouvre la possibilité de recourir au marché de l'épargne afin d'y collecter de l'argent frais pour assurer le financement de ses investissements. A travers le lancement de son emprunt obligataire pour un encours total de 25 milliards de dinars, la compagnie nationale Air Algérie vient ainsi puiser, sur le marché financier domestique, les financements nécessaires au renouvellement de sa flotte. Selon le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), M. Sadmi, de nombreuses autres entreprises, dont notamment Sonelgaz et Naftal, ont également manifesté leur intérêt à procéder à court terme à l'émission d'obligations afin de drainer l'épargne disponible et diversifier de la sorte leur sources de financement. En ce sens, convient-il de relever, la mise en exploitation de la société du dépositaire central, Algérie Clearing, chargée de la dématérialisation des titres, semble favoriser d'emblée l'adhésion des entreprises au jeu de la Bourse. En effet, à la faveur du passage à la dématérialisation, la circulation des titres et le déroulement des transactions peuvent désormais s'effectuer de compte à compte, par simple jeu d'écriture, offrant ainsi plus de célérité et moins de contraintes sur les opérations boursières.