Les protestataires qui ont eu vent de l'élaboration d'une liste truffée d'indus bénéficiaires ont vite fait de mettre le holà. Dans une longue lettre adressée aux responsables concernés, dont une copie a été remise au bureau d'El Watan, il est fait état d'une liste qui comporterait, selon eux, le nom du fils d'un richissime fellah résidant à Mahdia, les cousins du maire et de son adjoint, des gens habitant hors de la commune, des éleveurs et même des bénéficiaires dans le cadre des EAC. En plus de l'affaire de l'habitat rural, les citoyens de Nadhora font prévaloir d'autres problèmes qu'ils endurent, comme l'état de la route liant la commune au chef-lieu de daïra sur 22 km. «L'emprunter quotidiennement est un vrai calvaire», expliquent nos interlocuteurs. D'autres souffrances sont énumérées, comme l'absence de l'électrification rurale qui handicape les fellahs de la région, surtout ceux ayant bénéficié de crédits au titre du PNDRA. Pour faire fonctionner les machines, il y a toujours ce recours aux groupes électrogènes avec des surcoûts que ces pratiques génèrent sur leurs bénéfices. Préoccupations que les citoyens jugent prioritaires par rapport aux travaux d'amélioration qu'est en train d'effectuer le maire, à l'exemple des trottoirs. Côté officiel, le problème de l'habitat rural est posé différemment. Le DSA le lie au retour des populations à leurs villages. L'opération, confiera-t-il, requiert plusieurs enquêtes et l'implication de plusieurs partenaires, dont la CNL, la DSA, la daïra, l'APC et la DLEP, pour aboutir au secrétariat général de la wilaya. La vision d'ensemble doit être, conclura M. Mouici, en harmonie avec un aménagement du territoire. Une situation dont on craint les suites, comme cette décision prise par le wali en concert avec le conseil de sécurité de la wilaya et qui a valu les suspensions des maires de Aïn Dzarit et Mahdia.