Située au cœur de la plaine du Sersou, à 50 km du chef-lieu de wilaya de Tiaret, Mahdia, ex-Burdeau, siège d'une commune dont la population est estimée à trente-cinq mille habitants, fait l'objet de beaucoup de sollicitude de la part des pouvoirs publics locaux. Naguère qualifiée de perle du Sersou, après avoir joué un rôle d'échanges commerciaux de premier ordre, Mahdia a vu sa croissance économique chuter et son blason terni. Sa population, à la faveur de conséquents projets de développement, se met tout de même à espérer en des lendemains meilleurs. Certains de ses fils continuent aussi à quêter un statut de wilaya car, disent-ils, « les atouts de la région ne sont pas des moindres si les hommes chargés de sa promotion y souscrivent ». Sa situation géographique, sa position sur la RN14, permettant la jonction avec la rocade, assure la communication d'Ouest en Est et vers le Sud du pays. En attendant, Mahdia, fourvoyée jusque-là dans des problèmes liés à l'assainissement, l'AEP et, d'une manière générale, au cadre de vie, semble renaître de ses décombres et les contours d'une ville nouvelle prennent forme à la faveur d'opérations d'envergure. Pour l'assainissement, une enveloppe globale de 120 milliards a été consentie depuis 2006. S'ajoute, dira une source responsable, une centaine de milliards pour l'aménagement urbain. Un aménagement qui va permettre, dira notre source, de moderniser 12 cités, l'aménagement des axes principaux, la voirie et l'éclairage public. L'axe principal de la ville, la rue Emir Abdelkader, est maintenant réalisé autant que la route vers Amari et Nadhora, la cité des 200 logements, la cité el Badr, cité des Castors, cité des 233 logements, cité des 40 logements, la rue Chaabane Si Youcef, la rue Si Abdelkrim. Au niveau des quartiers intérieurs de l'ancienne ville, à Benboulaïd, Benmh'idi, Bounaama, Hamdani Adda, il suffit de quelques pluies pour transformer la ville en étang. La population espère que les travaux puissent s'accélérer pour que l'effort de l'Etat soit perceptible. Au plan environnemental, Mahdia est concernée par la réalisation d'une décharge intercommunale et ses agglomérations rurales ont bénéficié de 380 logements type habitat rural. Concernant l'habitat, le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire, M. Seghier a fait savoir que la région dispose de 6 011 unités et indique qu'à la faveur du dernier recensement, 1 111 logements ont été identifiés comme inoccupés. Après avoir connu une expansion aux plans démographique et structurel sous-tendue par une économie locale, traditionnellement limitée aux activités agropastorale et commerciale, Mahdia, qui avait accédé depuis 1985 au statut de daïra dont dépendent les communes d'Ain Dzarit, Nadhora et Sebain et où vivent 53 000 habitants, est en train de connaître une mue. Les efforts soutenus et conjugués dans le cadre des programmes de développement devraient permettre un essor réel et harmonieux d'une région disposant des potentialités essentielles pour la concrétisation des objectifs de développement. Dans le secteur de l'Education, les structures et établissements scolaires, avec trois lycées (dont un de 1 000 places en cours de réalisation), cinq collèges d'enseignement moyen et treize écoles primaires, la carte scolaire paraît elle aussi étoffée et assure déjà le flux d'élèves d'Ain Dzarit, Sebaine, Si Haouès et Nadhora. L'évolution démographique de la région fait que ces deux lycées ont des classes surchargées en attendant la réception du nouveau lycée. Au volet formation et enseignement professionnels, l'ouverture d'un centre annexe dans la daïra voisine, Hamadia, va soulager celui ouvert à Mahdia. Au plan sanitaire, Mahdia semble même se tailler une bonne part de la couverture à l'échelle de la région. Satisfaction des familles En plus de l'hôpital Mohamed-Boudiaf, un établissement haut de gamme, il y a un dispensaire au niveau du quartier « Edderb » et un centre de santé nouvellement réalisé a été inauguré à l'occasion du Premier Novembre à la cité communale. Huit spécialistes encadrent les services existants. Pour ce qui est du gaz naturel, les habitants de la ville de Mahdia, dans leur grande majorité, bénéficient de cette source d'énergie, à la grande satisfaction des familles. Il est cependant utile d'évoquer le problème de la cité des 120 logements qui demeure encore privée des commodités offertes par le gaz de ville malgré les incessantes réclamations de ses habitants. Au plan sportif, deux équipes se relaient au niveau de l'ancien stade de la ville. Bien que des réfections aient été effectuées depuis trois ans, cette aire de jeu devient impraticable par mauvais temps. Le nouveau stade implanté à la sortie Est de la ville n'est pas encore livré. Les travaux de réalisation sont à l'arrêt depuis des années. La salle omnisports n'est actuellement utilisée que par la seule association de KING-FU. Des terrains de jeux de proximité ont été réalisés au niveau de plusieurs quartiers mais le manque d'infrastructures sportives reste réel. S'agissant de l'investissement productif ou direct, la région, qui a beaucoup pâti des retombées de l'ajustement structurel, semble intéresser de potentiels investisseurs, principalement dans l'agriculture. Les Sud-coréens sont déjà sur place à Sebain où ils réalisent, en partenariat avec le ministère de l'Agriculture, un laboratoire pour la production de semences de pommes de terre au moment où l'annonce faite de la venue de ceux du Golfe tarde à se concrétiser. La dissolution de petites entreprises, telles l'URM, de l'ETHT, de l'ONAMA, a fait perdre quelques centaines d'emplois bien que l'entreprise les « Moulins de Mahdia », reprise par un privé, continue vaille que vaille à garder certains des anciens ouvriers. La compression des effectifs reste cette triste réalité que les gens de Mahdia redoutent. Le départ volontaire et le licenciement pour d'autres font grossir la masse des chômeurs. La seule bouée de sauvetage, provisoire et incertaine, est représentée par le filet social pour la catégorie la plus défavorisée et, pour les jeunes universitaires, l'emploi contractuel dans le cadre du pré emploi reste une solution provisoire. Malgré sa position géographique de choix, Mahdia souffre paradoxalement d'une insuffisance remarquable en moyens de transport de voyageurs. Les citoyens éprouvent de réelles difficultés pour se déplacer, particulièrement vers certaines destinations comme, par exemple, Tissemsilt, Sougueur, Ouessara, Alger et Oran, en plus de l'absence d'une gare routière pour assurer sécurité et confort aux usagers.