Outre l'atelier qui s'est tenu à Oran du 25 au 29 septembre dernier, et qui a réuni 26 participants, trois autres sessions (de 5 à 15 jours) seront animées à Oran, Annaba et Alger par des médiateurs et des formateurs de renommée mondiale originaires d'Allemagne et de France. Des noms méconnus en Algérie pour le large public, mais reconnus en France, en Allemagne, au Canada, en Afrique et au Moyen-Orient, se chargent de jeter les premières bases de la médiation dans le pays (deux ateliers ont déjà été organisés l'année dernière). Nommons Hagen Berndt (études d'indologie, de civilisation islamique et de communication), Slimane Tounsi (médiateur algérien installé en France), Jacques Salzer (maître de conférences à l'université de Paris-Dauphine), Philippe Barret, Franck Wolff (psychologie), Jean Kouchner (journaliste en France) et Martin Zint (journaliste allemand). C'est grâce, faut-il le souligner, au travail et à la volonté de l'Algérienne Fatiha Ben Naoum (sociologie du développement), installée en Allemagne depuis une vingtaine d'années, que cet ambitieux projet a pu aboutir. Pour les défenseurs de cette nouvelle approche, qui n'est pas tout à fait étrangère à la culture algérienne, «la tâche du citoyen est de ne céder ni à la tentation de la violence ni à celle du repli sur soi. Prôner une attitude non violente dans ces circonstances, c'est rester à l'écoute de la société ainsi que rechercher et favoriser toute initiative qui incite au regard critique et propose la distance nécessaire à l'analyse». La société algérienne est à la croisée des chemins. Le tournant décisif qu'elle a pris lui a valu son lot de souffrances, de luttes d'intérêts, de déchirements. Elle en a payé un lourd tribut en vies humaines, en perte de temps et d'énergies. Dans son effort de sortir des sentiers battus, le pays a sombré longtemps dans la tourmente. Il vient à peine d'en émerger et il a besoin, aujourd'hui bien plus qu'avant, d'un nouveau système, d'une approche d'ouverture, de transparence et de communication. A tous les niveaux, la médiation peut constituer, à défaut de la potion magique qui règle tous les problèmes, une approche pour régler des conflits qui ne manquent pas au bureau et en famille de manière pacifique et dans le respect des valeurs de tous.