Pendant cinq jours, du 27 novembre au 1er décembre, des journalistes algériens de différents organes ont eu à débattre, au siège de la fondation Friedrich Ebert à Alger, d'un volet très important de leur profession. Il s'agit du rôle des médias dans la gestion des conflits, plus particulièrement de la médiation comme mode de gestion pacifique dans le domaine de l'environnement. Cette rencontre, qui est intervenue sous forme d'un atelier exclusivement destiné aux gens de la presse, a été organisée par Inwent, une société internationale, implantée en Allemagne, de développement des ressources humaines et de l'organisation dans la coopération mondiale. 25 journalistes ont assisté à cet atelier et ont pu échanger, durant cinq jours, leurs points de vue, confronter leurs expériences et surtout bénéficier de celles de deux éminents journalistes : Jean Kouchner de France et Martin Zint d'Allemagne, conviés tous les deux à assurer le déroulement de l'atelier. Ont également pris part à cette rencontre, quatre enseignants universitaires algériens spécialistes de l'information et des sciences de la communication. Les participants se sont vite rendu compte, et dès le premier jour, que « le manque de débat entre les journalistes a beaucoup joué en faveur d'une disparité flagrante des points de vue » et, malgré sa jeune expérience, « la presse indépendante a mis en place les premiers jalons d'un système d'information au service du citoyen ». C'est à partir de l'intérêt que suscitent les journalistes chez leurs lecteurs que les formateurs ont tenté de décortiquer et de présenter le rôle des premiers tout en prenant en compte son inscription dans un contexte très particulier et délicat à la fois. Il s'agit, en fait, du rôle dans la gestion des conflits ayant trait au domaine environnemental. Pour ce faire, ils ont été contraints de « revoir certaines notions élémentaires ». A titre d'exemple, la définition de l'information a été au centre d'un débat passionnant. La même remarque est valable pour ce qui est du caractère de neutralité du journaliste par rapport à un événement donné. Le choix des mots revêt, dans ces cas précis, une importance particulière dans le traitement de l'information, surtout lorsqu'il s'agit d'un conflit. Le journaliste est donc tenu de vérifier ses sources d'information, de veiller au sens de ses propos afin d'appliquer la règle simple des « deux sons de cloche ». Quels que soient leurs causes ou leurs types, les conflits doivent susciter chez les journalistes une volonté permanente pour la recherche de la vérité, susceptible d'éclairer les parties en conflit. Cette manière de voir et de gérer les conflits permet d'inciter au dialogue et, par conséquent, amener les antagonistes à trouver ensemble une issue satisfaisante à leur différend, les plaçant tous dans une logique de gagnants. C'est pourquoi la montée d'un journalisme « de paix » est plus que nécessaire.