La même situation a été vécue du fin fond du cap de garde jusqu'au petit bouiboui de la plage El Batah. Seule satisfaction en cette fin d'année 2004, les services de police n'ont pas eu à intervenir et n'ont pas enregistré de problèmes majeurs. Il ressort des statistiques rapidement déchiffrables que le secteur du tourisme est au plus bas dans cette wilaya si ancienne avec ses civilisations passées. Le poids du temps n'a pas eu d'effet positif sur le dossier qui n'est toujours pas sérieusement pris en charge. Sites touristiques, corniches, montagnes et vallons illustrent pourtant toute la facilité d'appréhender la personnalité, l'originalité et les atouts de cette wilaya. Ses 12 communes sont riches d'un passé lié aux Numides, Romains, Vandales, Byzantins et Arabes. Elles sont aussi riches de par les qualités de creuset de la modernité et de région de brassage qui caractérisent Annaba dans un monde mobile et en constante mutation. Dans cette wilaya, le tourisme ressemble aujourd'hui à un deuil chronique. La région est pourtant entourée de toutes les capacités d'adaptation pour jouer une partition plus gaie dans une économie nationale sans cesse en mouvement ces dernières années. Douze kilomètres de littoral et de richesses touristiques insoupçonnées. Certaines de ces dernières ne sont mêmes pas recensées ou ont disparu, tel le sarcophage découvert à la cité Rym il y a quelques années. Une côte sauvage pour des sites comme Chetaïbi, ce patrimoine historique et culturel exceptionnel. D'autres sites donnent à Annaba et sa région autant de routes à parcourir, de chemins à découvrir et de falaises en flanc de montagne et en bordure de mer à visiter ou à conquérir. Tous ces atouts sont négligés par les autorités locales et les élus dans leur conception de l'avenir de cette wilaya. Ils ne figurent pas encore dans les atouts à prendre, en toute priorité, en charge par la wilaya et par la structure de gestion pour relancer le tourisme. Un de ses atouts est le plus important consiste en l'héritage légué par saint Augustin. C'est un legs de l'enfant chéri de Souk Ahras, fils adoptif de Annaba où il érigea sa basilique, l'élève studieux de Madaure, le saint des saints aux couleurs arc-en-ciel, qui profite à d'autres pays. Ce n'est là qu'un tout petit lot d'atouts de choix dans l'inventaire inépuisable des richesses touristiques de Annaba et de sa région. En l'absence de toute prise en charge, toute une offre de patrimoine naturel et historique est livrée à l'abandon des sommets de l'Edough jusqu'aux plages, au sable d'or, de Chetaïbi. Un rayon de soleil pourrait surgir au courant de cette année 2005 avec un important investissement étranger qui se profile à l'horizon. Il s'agit d'un groupe saoudiens qui s'est engagé à investir très rapidement dans cette commune de Chetaïbi, qualifiée par les plus grands voyagistes de la planète de «plus belle du monde». En tirant ce gros lot du tourisme à l'échelle continentale, les Saoudiens n'ont pas posé de problème d'enclavement, d'absence d'eau et autres difficultés. Ils ne l'ont pas fait parce qu'ils savent que l'investissement touristique dans cette localité est lui-même source d'eau fraîche, d'énergie cumulée de détente et de loisirs à satiété dans les prochaines années