Annaba, une belle ville de plus de deux siècles, rehaussée par sa célèbre corniche, n'a pas attiré grand monde cet été. Les propriétaires de restaurants, hôtels et autres lieux de détente font bien grise mine au moment de compter les recettes. Si au niveau de la direction de certains hôtels l'on tire satisfaction avec un petit plus dans les recettes, les travailleurs eux, affirment que ce n'est plus comme avant. La même situation est vécue du fin fond du Cap de Garde au petit bistrot de la plage El Chatt. Il ressort que le secteur du tourisme, qui n'est toujours pas sérieusement pris en charge, est au plus bas dans cette wilaya, en dépit de tous ses atouts. Ses 12 communes sont aussi riches d'un passé à l'histoire glorieuse, celle des Numides, Romains, Vandales, Byzantins, Turcs et Arabes. Elles sont aussi riches de par la beauté naturelle de leurs paysages. Dans cette wilaya, le tourisme s'apparente aujourd'hui à un deuil chronique. La région, avec ses douze kilomètres de littoral et de richesses insoupçonnées, ne manque pourtant pas de toutes les capacités d'adaptation pour jouer une belle partition dans une économie nationale sans cesse en mouvement. Certaines de ces richesses ne sont pas recensées ou ont carrément disparu. Tous ces atouts sont négligés par les autorités locales et les élus dans leur conception de l'avenir de la wilaya, particulièrement l'un des plus importants : l'héritage légué par Saint Augustin, celui de l'enfant prodige de Taghaste (Souk Ahras), fils adoptif d'Hippone (Annaba) où il érigea sa basilique, l'élève studieux de Madaure( M'Daourouch), le saint des saints aux couleurs arc-en-ciel, qui fait la fierté d'autres pays. Ce n'est là qu'un tout petit spécimen dans l'inventaire inépuisable des richesses touristiques de Annaba et de sa région. En l'absence de prise en charge, tout un patrimoine naturel et historique est livré à l'abandon, des sommets de l'Edough aux plages au sable d'or de Chétaïbi.