L'association Femmes villageoises de Tamassit, dans la commune des Aghribs, à 42 km au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a organisé le week-end dernier une cérémonie à l'occasion de la Journée de la femme. La rencontre s'est déroulée au collège d'enseignement moyen du village. Ce rendez-vous, indique Mme Laïmèche, enseignante et présidente de l'association, est, en premier lieu, un appel lancé aux femmes kabyles pour s'unir et sauvegarder leur patrimoine culturel. Un appel aussi pour lutter contre les fléaux qui sont en train de menacer leur communauté. « La femme kabyle, estime l'enseignante, ne doit surtout pas négliger l'éducation de ses enfants. Mais aussi elle peut intervenir ailleurs et assurer dignement d'autres missions ». Aussi, par cette action, l'association vise à faire sortir la femme de la routine ménagère, faire découvrir les jeunes talents et donner la chance aux dons de s'épanouir. Elle a pour but en sus de revaloriser les traditions, ainsi que les coutumes et leur donner leur juste valeur. Plusieurs activités ont été retenues au programme, qui s'est déroulé durant deux journées (jeudi et vendredi). Sont à l'affiche, un spectacle théâtral, des expositions de tenues kabyles, de bijoux, de broderie, et des dessins sur la femme notamment. Sont encore de la partie des conférences-débat portant sur la sensibilisation de la femme sur différents sujets de société. Une conférence qui porte sur la santé de la femme a été animée par le Dr Aboune et Mme Ihadaden, sage-femme à la PMI (Protection maternelle et infantile) d'Azazga. Tout au long de leur exposé, les intervenants ont sensibilisé les femmes sur « la nouvelle contraception injectable ». Dans le même contexte, Rachida Fetas, intervient sur « l'itinéraire de la femme kabyle », en tenant compte de l'exemple de Taos Amrouche et Fatma N'Soumeur, deux symboles et deux images du combat et du sacrifice de la femme berbère. Maître Feta Saddat présentera une communication sur les droits de la femme, surtout lorsque celle-ci est mariée. D'autre part, le P/APC d'Aghribs, le président du comité du village Tamassit, le directeur du CEM du même village (pour ne citer que ceux-ci) ont, tour à tour, pris la parole et ont souligné la dimension symbolique de cet hommage. Un hommage qui a été rendu à la femme par une association de femmes qui a pour seuls moyens, la volonté et le courage. Une association qui n'a même pas de siège. Une association, aidée financièrement par les villageois et qui se réunit dans une maison consacrée par un villageois (M. Ibersiane), et organise ses activités dans une école. La présidente de l'association Femmes villageoises n'a pas raté l'occasion d'ailleurs pour appeler les autorités locales à donner plus de considération à cette structure associative. « Qu'ils nous dotent au moins d'un siège et du matériel nécessaire pour créer des ateliers de travail qui vont nous permettre de préserver bien évidemment notre culture », estime la présidente de l'association Femme villageoises Tamassit, avant de saluer Mme Christine, de Suisse, qui d'abord était à l'origine de la création de l'association, et ensuite a énormément servi le village en créant une salle de sport (qu'elle a dotée en matériel), d'ateliers de travail artisanal… Une bonne volonté saluée par les femmes de Tamassit à l'occasion des festivités de ce week-end.