Un jeune entrepreneur (33 ans), répondant aux initiales I. L., originaire de la commune de Fréha, a été enlevé dans la nuit de samedi à dimanche au lieu-dit carrefour mitoyen des villages Aït Bouali et Tala Tegana, par un groupe terroriste alors qu'il allait rentrer chez lui à bord de son véhicule. La voiture de l'entrepreneur a été retrouvée le lendemain matin (dimanche) au lieu-dit la crête, un maquis dans la zone nord, s'étendant de Ladjmad (Ighil) jusqu'à Dellys, nous a-t-on expliqué. On a appris de même source que la famille du “séquestré”, souffrant d'une maladie chronique, a reçu, dans la soirée d'avant-hier, un appel de son fils la “rassurant” qu'il se trouvait en bonne santé, puisque ses ravisseurs lui ont permis de prendre normalement ses médicaments. Il semble, pour le moment, qu'il n'aurait pas été exigé de rançon, alors que les membres de la famille de l'otage sont dans un véritable désarroi, mêlé de colère après cet abject acte, qui a suscité, aussitôt connu, une grande effervescence au sein de la population de cette région d'Ath Jennad. Après une réunion express des villageois, dimanche en fin d'après-midi, les villageois (les comités) se sont regroupés lundi matin à la place publique (croisement liant plusieurs villages, notamment Ath Bouali, Tala Tégana, Ilmadjen, Mira, Timizart, Azrou, Adrar Ath Kodia, Aghribs…), pour sillonner, avec des mégaphones, en cette fête de l'indépendance nationale, villages et maquis environnants de la région (Aghribs, Tamassit, Agraradj…), en appelant les ravisseurs à libérer sain et sauf leur enfant, tout en invitant les villageois à donner toute information dont ils disposeraient éventuellement dans cette affaire. Lundi en milieu de journée, des groupes de villageois accompagnés de l'imam du village sillonnaient encore le massif forestier d'Ighil (Tizi Bounwal), Issoumaten, du côté d'Abizar, appelant, toujours au mégaphone, à libérer le jeune et modeste entrepreneur, très estimé de la population des Ath Jennad, de par ses qualités humaines de bienfaisance, malgré sa maladie. Les mêmes villageois observeront aujourd'hui un regroupement populaire à la place publique du chef-lieu communal de Fréha, suivi de grève, pour stigmatiser ces formes d'actes répréhensibles et dénoncer l'insécurité qui ne cesse de frapper la région et la Kabylie en général, apprend-on encore auprès de comités de village. Pour rappel, le week-end dernier, un jeune, fils d'un avocat exerçant dans la région d'Aït Yahia Moussa (daïra de Draâ El-Mizan), a été enlevé par un groupe terroriste. Celui-ci sera libéré, après paiement d'une rançon qui s'élèverait à une centaine de millions de centimes. En revanche, se rappelle-t-on, aâmi Ali, l'octogénaire entrepreneur de Aït Kouffi (Boghni), kidnappé lui aussi au printemps dernier, a été libéré au bout d'une quinzaine de jours de séquestration, mais sans payer la moindre rançon, grâce, dit-on, à une gigantesque mobilisation de la population de cette région qui a sillonné toute la zone de Boumahni, exigeant la libération immédiate du très estimé aâmi Ali.