Néanmoins, ce nombre important d'établissements reste cruellement dépourvu du personnel médical et paramédical nécessaire pour assurer une prise en charge normale des malades. Le départ récemment de la mission médicale chinoise, après la fin de son contrat de deux ans, n'a fait qu'aggraver les choses. Celle-ci, qui exerçait dans les deux hôpitaux du chef-lieu de wilaya, était composée de trois chirurgiens hommes et de trois gynécologues femmes. D'après le directeur de la santé, il faut le double des effectifs actuels pour pouvoir répondre aux besoins du secteur de santé publique, lequel fonctionne à présent avec 35 praticiens spécialistes, 217 médecins généralistes, 62 chirurgiens dentistes et 1 588 agents paramédicaux. Le déficit est ressenti aussi bien dans les services des urgences des quatre secteurs sanitaires que dans les centres de santé et salles de soins des zones rurales. Il s'explique notamment par l'absence de postes budgétaires et par le peu d'engouement qu'affichent les spécialistes pour le secteur public des villes de l'intérieur du pays, même si certains d'entre eux ont rejoint, ces dernières années, ce même secteur mais en nombre très réduit. services d'urgence à rude épreuve Ainsi, faute de médecins généralistes et même de sages femmes, les infrastructures sanitaires des autres localités de la wilaya renvoient automatiquement les malades vers les deux hôpitaux de Chlef, qui assurent tant bien que mal les soins d'urgence. Il suffit de faire un tour dans leurs services medico-chirurgicales pour constater l'afflux important des patients. On y vient même pour des maux de tête et pour une simple injection, ce qui encombre davantage les services d'urgence et met à rude épreuve le personnel médical. «Au niveau des autres structures sanitaires de la wilaya, les médecins ne se cassent pas la tête, en transférant presque systématiquement les malades vers nos hôpitaux, croyant que nous sommes mieux pourvus qu'eux en moyens humains et matériels. Ils doivent, à mon avis, faire un tri au préalable et n'évacuer que les cas graves, nécessitant des soins spécialisés», dira un responsable au niveau de l'hôpital les Frères Khatib de Chlef. Le second établissement hospitalier, situé au sud de la commune, dans l'agglomération de Chorfa, n'échappe pas à cette situation et reste confronté à la même pression qu'exercent les malades provenant de la région et même des communes limitrophes. Heureusement, l'ouverture de deux cliniques médicales privées à Chlef a permis d'atténuer la forte demande sur des spécialités très sollicitées telles que la gynécologie et la chirurgie générale.