Le projet de construction de 150 logements sociaux participatifs (LSP), le premier du genre dont avait bénéficié Skikda, aura finalement battu tous les records sans pour autant aboutir. Pourtant, les travaux lancés en novembre 2000 devaient être achevés au plus tard au mois de mars 2002 comme le mentionne clairement d'ailleurs la convention du projet portant cahier des charges. Mais entre-temps beaucoup de soucis d'ordre financier sont venus retarder l'avancement des chantiers. Aujourd'hui, la cité de 13 blocs qui longe l'avenue Houari Boumediène donne encore l'air d'un éternel chantier. Il y a même un bloc encore en construction. Les autres, ou du moins une bonne partie, enregistrent beaucoup de malfaçons. D'ailleurs, cette cité a été baptisée par les Skikdis avant même qu'elle soit inaugurée. On la désigne désormais par un sobriquet qui semble lui convenir : « cité El Formaja » (la portion de fromage) en référence au mode architectural de plusieurs pièces d'appartements conçus sous une étrange forme triangulaire où il sera très difficile aux bénéficiaires de placer leurs meubles ou d'aménager leur intérieur. Des membres de l'association de la cité ont tenu à dénoncer ce qu'ils qualifient de « passivité du promoteur », l'Office public de gestion immobilière (OPGI) et citent à cet effet plusieurs carences. Ils s'étonnent surtout du fait qu'on passe 4 années entières à construire 150 logements, qu'on désigne 10 entreprises pour le faire et qu'au bout du compte, la cité se retrouve encore et à ce jour à tituber entre ce qui reste à achever et ce qui est à parfaire. Des travaux d'électricité accuseraient, selon leurs dires, des retards et ils attestent également qu'une partie des travaux de voirie n'aurait pas été prise en charge selon le plan de masse. Ils entendent interpeller le ministre de l'Habitat afin qu'il intervienne pour que « les travaux soient achevés le plus tôt possible ». Quelques blocs accusent de flagrantes imperfections d'étanchéité et les marques d'humidité sont nettement visibles sur plusieurs plafonds et murs. Plusieurs conduites des eaux pluviales ne sont pas raccordées aux avaloires et déversent leurs eaux à l'air libre. A l'intérieur des blocs, les installations des canalisations du gaz sont carrément mitoyennes de celles de l'électricité et il existe même des boîtes de dérivation sur lesquelles passent des conduites d'eau. A l'extérieur, les escaliers adossant l'un des blocs se sont déjà affaissés alors que la cité n'a pas encore accueilli tous ses occupants.