La troupe Zaouïa Bilalia de Sidi Bel Abbès a été la première à se produire sur scène suivie de celle Nas El Hal de Maghnia. La troisième et la dernière troupe musicale à s'éclater sur scène en cette première journée a été le groupe gnaoui Sidi Blel de Aïn Sefra. Le spectacle a duré 3 heures. Mais la deuxième journée, la foule habituelle que l'on attendait a été au rendez-vous dans l'immense stade Nasr avec une organisation impeccable. Les adeptes de la musique d'El Ferda, Es Ser de Kenadsa et El Gaâda Diwane de Béchar se sont succédé sur la scène, mais ont failli provoquer une hystérie du public tellement la complicité semblait être de mise entre les troupes musicales et la foule en extase qui a répondu pendant toute la soirée au rythme des sons du djembé, derbouka, violon, guembri, banjo, crotales, mandole, tous d'anciens instruments qui poussent à l'extase. Le son de ces instruments de musique a résonné dans la fraîcheur de la soirée et répercuté ses échos dans les lointains faubourgs de la ville de Béchar endormie et non habituée à ce genre de concert. Mais le régal du spectacle a été atteint avec l'artiste Laoufi Abdelaâti et sa compagne Aïcha Labgaâ, vedettes de la soirée qui ont subjugué un public manifestement avide et frustré de ce type de spectacle. La troisième journée du concert de chant promet aussi de drainer la même foule qu'hier avec le passage sur scène de Farid Benhamed de Béjaïa qui sera suivi de la troupe Dakioussi Kenadsa, la troupe maison de la culture Béchar et Talla Alger. Enfin, le 31 mai, jour de clôture du festival, ce sera au tour des troupes de Sidi Blal Saïda, Rijal Gnaoua de Mostaganem, Diwane Dzaïr Alger et l'attendue chanteuse Hasna, absente de la scène locale depuis longtemps, qui chantera devant ses supporters. Mais ce festival de la musique gnaouie, de l'avis de tous, aura au moins le mérite d'avoir tiré la région de son marasme culturel profond.