Cette nouvelle carte a été dévoilée au grand jour jeudi par M. Ouyahia, lors de l'installation de la commission nationale de préparation du 3e congrès ordinaire du parti qui aura lieu dans le courant du premier semestre 2008. A l'ouverture des travaux de cette rencontre, M. Ouyahia a brossé un tableau «acceptable» des activités et du parcours de son parti ainsi que son positionnement sur la scène politique. Il a rappelé dans ce sillage que le RND est un parti ayant un statut, des institutions et activant dans un cadre des mieux structurés. «Nous sommes un parti très légaliste et bien structuré. Les questions portant sur la révision de la Constitution et un troisième mandat pour notre “frère” Bouteflika ont été débattues et tranchées les 13 et 14 janvier lors de la tenue du conseil national du parti et cela a été mentionné dans la résolution finale sanctionnant les travaux du conseil national», a tenu à préciser l'orateur face à l'étonnement des journalistes quant à ce soudain revirement et ce repositionnement sur l'échiquier politique. Pour M. Ouyahia sa formation n'a pas «changé de veste» et la décision de soutenir M. Bouteflika durant neuf ans et de lui réitérer son soutien pour un troisième mandat est «le fruit d'une conviction stable des militants de base du RND». En termes clairs, M. Ouyahia n'a nullement caché son souhait de voir M. Bouteflika poursuivre son parcours vers la concrétisation du projet national, républicain et pour le développement. Dans ce sens, il fera remarquer que le RND attend la révision de la Constitution qui interviendra incessamment et, une fois celle-ci établie, il réunira les instances de son parti qui prendront formellement la décision et la position de soutenir M. Bouteflika. «Nous soutenons la révision de la Constitution pour offrir un cadre constitutionnel adéquat permettant au président Bouteflika de garantir le renforcement et la consolidation de la stabilité du pays et le parachèvement du redressement national», a expliqué le patron du RND qui n'a pas nié que la question du troisième mandat a divisé les militants et a suscité un débat houleux à l'intérieur du parti. A ce stade, le constat est facile à établir : les dés sont pipés et le jeu est bel et bien fermé. Sur ce point, M. Ouyahia s'est contenté de sourire en précisant que le président de la République ne se prononcera pas de sitôt sur la question du mandat : «Si vous voulez mon point de vue, n'attendez pas à ce que M. Bouteflika se prononce sur le sujet avant la fin de l'année», a-t-il affirmé. Restant dans le domaine politique et abordant le dossier de l'alliance présidentielle, le chef de file du RND qualifie celle-ci d'instrument stratégique pour poursuivre l'application du programme présidentiel et les orientations du chef de l'Etat. Toutefois, d'après lui, il ne suffit pas seulement d'annoncer son soutien au programme présidentiel mais de contribuer aussi avec des propositions et de dénoncer toute dérive pouvant entraver le processus de redressement national. A la question de savoir pourquoi le RND apporte son soutien à un président dont la gestion des affaires de l'Etat a montré ses limites, M. Ouyahia s'en défend en confirmant que l'Algérie vit un semblant d'anarchie pas au sens politique du terme mais au niveau des comportements individuels. «Cet état de fait s'explique par le mal-vivre, mais si l'on veut l'amélioration de la situation il est nécessaire de réhabiliter l'Algérie. Notre pays est capable de relever les défis et réussir son processus de redressement national avec la contribution de tous», a expliqué M. Ouyahia qui est persuadé que cet objectif ne peut se réaliser que par un courage politique et l'engagement d'une lutte pour le «changement des mentalités». Par ailleurs, sur la situation interne du pays, M. Ouyahia a réaffirmé au préalable le soutien de son parti à la réconciliation nationale qu'il conditionne, cependant, par la mise en échec du terrorisme, la réconciliation des Algériens avec eux-mêmes et la victoire de l'Algérie contre la haine. Il a indiqué qu'en dépit des insuffisances constatées et des attentats perpétrés, l'Algérie est toujours debout et loin de la situation qui prévalait dans les années 1990. Au plan économique, le SG du RND a estimé que le pays ne doit pas se suffire uniquement des recettes d'hydrocarbures mais doit investir dans d'autres secteurs. Sur un autre chapitre, notamment celui relatif au débrayage des lycéens, M. Ouyahia a affiché son «étonnement» quant au comportement de «certains courants voulant nuire à l'image du secteur et omettre les différentes réalisations dans ce domaine, dont la construction de nombreux établissements scolaires». De l'avis de M. Ouyahia, il est nécessaire d'expliquer et de convaincre les concernés de la démarche adoptée dans ce sens. M. Ouyahia a, en outre, appelé les militants à revoir leur comportement avec les citoyens, plaidant pour une amélioration de leur quotidien et à davantage de disponibilité à leur égard.