Le sommet de l'Alliance prévu pour le 30 janvier sera l'occasion pour le «triumvirat» de s'aligner sur la position du FLN. Le FLN peut jubiler. Son partenaire de l'Alliance, le RND, vient de donner un chèque en blanc au président Bouteflika afin qu'il parachève son oeuvre, entamée depuis 1999. «Nous soutenons la révision constitutionnelle pour offrir un cadre constitutionnel adéquat permettant au président Abdelaziz Bouteflika de garantir la consolidation de la stabilité du pays et le parachèvement du processus de redressement national», a déclaré sans ambages le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui s'est exprimé jeudi en marge de l'installation de la commission nationale de préparation au 3e congrès ordinaire de son parti. L'ex-chef de gouvernement a réitéré son soutien indéfectible pour ces deux concepts sciemment éludés par le passé. M. Ouyahia a expliqué que des différends, suite à cette position, sont inévitables au sein de son parti. Cependant, a-t-il dit, «on s'est bien serré les coudes afin de dépasser ce stade des contradictions». Connu pour sa prudence, le patron du RND a fini enfin par approuver la révision constitutionnelle. Le RND intègre désormais le rang des partis, à l'instar du FLN, qui soutiennent le président de la République à briguer un troisième mandat. «Une fois la révision de la Constitution établie, nous réunirons nos institutions aux fins de prendre formellement la position du soutien de notre parti», a déclaré, en termes clairs, le leader du RND. Cet attachement au premier magistrat du pays «est le fruit d'une conviction stable de notre formation». Dans le même contexte, M.Ouyahia a exprimé, haut et fort, son souhait de voir le président poursuivre son parcours, celui ayant trait au plan national de la relance économique, explique l'orateur. S'étalant sur ce redressement, le conférencier n'a pas manqué de dire que l'«Algérie est capable de relever le défi de réussir son processus de redressement national, avec la contribution de tous. Il faut dénoncer toute dérive pouvant l'entraver». La réalisation de cet objectif ne peut se réaliser sans un courage politique. «Les mentalités doivent changer», n'a cessé de marteler M.Ouyahia. Que veut-il dire au juste en avançant ces propos lourds de sens? Selon notre vis-à-vis, l'Algérie doit impérativement se libérer de l'économie de la rente pétrolière: un processus menacé à moyen terme. Explicite, il a poursuivi que le développement de notre pays ne doit pas être seulement lié au prix du baril de l'or noir, qui a récemment atteint les 100 dollars. Dans une autre optique, l'ex- ministre de la Justice est revenu sur la grève des lycéens des classes de terminale. Un mouvement qui a secoué le département de l'éducation nationale. A l'instar de M.Benbouzid, le secrétaire général du RND se dit étonné quant au «comportement de certains courants voulant nuire à l'image du secteur, en oubliant les différentes réalisations dans ce domaine, dont la construction de nombreux établissements scolaires». Qu'en est-il de l'Alliance présidentielle? A demi-mot, M.Ouyahia reconnaît que cette force politique oeuvre dans ce même sens. «L'Alliance est un instrument stratégique pour poursuivre l'application du programme et les orientations du chef de l'Etat», a-t-il précisé. Cela sous-entend que le sommet de l'Alliance, prévu pour le 30 janvier prochain, n'est autre qu'une opportunité pour ce «triumvirat» FLN, RND et le MSP d'annoncer, à l'unisson, son adhésion au projet de révision de la Constitution.