Aucun des quartiers de la zone sud de la commune de Belouizdad n'est épargné par l'usure du temps. Il y est recensé, assure-t-on à l'Apc, plus de 500 immeubles dont plus de 80% sont déclarés «irréparables». Le séisme de mai 2003 en a plutôt avachi l'aspect et ses séquelles font toujours peser une réelle menace sur les occupants des immeubles. Lesquels relèvent pour beaucoup du patrimoine privé, seulement 16% étant le bien de l'OPGI. «Je suis né à Laâquiba et j'y occupe toujours après notre départ précipité de Sidi Moussa un cagibi. Le mieux loti des résidants de ces quartiers a deux pièces cuisine. On y trouve des toilettes collectives pour 80 personnes.» Toujours aux aguets, Kader refuse que l'on montre du doigt les habitants qui n'ont pas choisi d'être là, mais il en souffre toujours surtout qu'il a en charge une grande famille. Les habitants de la rue Chaâl Abdelkader Cheikh El Kamel à la Carrière souffrent également de ces logements qui «n'en sont plus un». «C'est les gens des baraques, venus beaucoup plus tard, qui ont été relogés les premiers, mais pas nous qui occupions le lieu depuis toujours». Des infiltrations d'eau et les menaces de glissements de terrain sont réelles. Le plus édifiant a été celui de 1981 qui a fait plusieurs morts. Reste que la décision de la wilaya de l'époque n'a pas participé au règlement de la situation puisque la falaise surplombant la commune est toujours là menaçante. La situation du tissu urbain des autres communes de la wilaya déléguée de Hussein Dey est plus ou moins menaçante. Un effort soutenu a été entrepris par la wilaya déléguée au lendemain du séisme de mai 2003. Une source dans cette administration assure que tous les sinistrés qui habitaient dans les logements classés dans la catégorie rouge 5, ont été relogés, les derniers l'ont été il y a pas moins d'une année. Tous ont rejoint leur nouvelle habitation après avoir été installés dans un premier temps dans les sites des chalets à Réghaïa, Bordj El Bahri et Bordj El Kiffan. «409 familles installées au lendemain de la catastrophe dans des chalets ont été relogées pour la plupart à Bentalha, Heuraoua alors que quelques-unes l'ont été à Draria et Aïn Benian», fait remarquer notre interlocuteur. D'autres sinistrés ont pu retourner chez eux après la réhabilitation de leurs habitations classées pour certaines dans la catégorie orange. Un hic néanmoins, l'Ofares qui s'est chargée de la réhabilitation de plusieurs habitations a décidé de revoir leur éventuel reclassement dans la catégorie rouge. «148 habitations sont classées orange 4 et l'étude suit toujours son cours pour déterminer leur éventuel reclassement», relève-t-on.