Le 5 juin, date anniversaire consacrant la Journée mondiale de l'environnement, a été remarquablement célébré à Djelfa par un thème fondamental, à savoir l'organisation et le tri des déchets ménagers. Ce sujet phare, pour avoir, autant le dire, éclipsé le reste du protocole cérémonial, a vu l'inauguration de la déchetterie communale pilote. Un créneau qui a longtemps inspiré la crainte et l'hésitation des autorités. Un concept encore méconnu dans le paysage environnemental mais, au regard des sommaires moyens qu'il implique, ne signifie pas pour autant la mer à boire. Il y a donc matière à s'interroger sur le regard qu'on avait jusque-là porté sur cette déchetterie. Si elle n'avait pas été en fait une simple idée en l'air. Alors qu'elle a pu finalement cheminer, en reposant spontanément sur le détachement de cette volonté générale à verser systématiquement dans la théorisation de questions, en fin de compte rudimentaires. Il fallait y songer et surtout oser. Eh bien, parmi la jeune garde du ministère de l'Environnement, une femme ingénieur, travaillant à l'agence nationale des déchets, Leïla Bouhali, décidant d'aller au charbon, est arrivée à gagner le pari avec les moyens du bord. Deux mois ont suffi pour monter l'opération. D'abord, en obtenant l'aval du ministre pour le parrainage, puis l'adhésion du maire pour une mise à disposition d'un hangar désaffecté et enfin, en s'adjugeant les services de Paprirec, une filiale du groupe Gipec qui a alloué une presse hydraulique contre, somme toute logique, une priorité dans la récupération des déchets. «Sa création se veut une démarche pragmatique, progressive et partenariale, en même temps que nous la ferons accompagner d'une campagne de vulgarisation et de sensibilisation en vue d'impulser une nouvelle dynamique du comportement dans ce segment», nous a-t-elle confié. Au bout de cet effort conjugué, cette déchetterie va permettre de lancer incessamment la filière papier et carton et contribuera par ricochet à l'allongement de la durée de vie des CET qui seront ainsi épargnés de tonnes de carton et de papier. Ceci, dans l'attente que la couverture soit élargie à d'autres déchets liquides et solides nocifs à la santé humaine, refoulés impunément par une entreprise bien connue des services de l'environnement, vers des réceptacles où se rassemblent des eaux d'oueds, eux-mêmes servant à l'aspersion de cultures maraîchères… Alors, n'est-il pas toujours opportun pour le ministre de faire personnellement le déplacement ?