A 22 ans, Was ou Wassim Benslimane est déjà « un petit dieu » des stades. Là où il passe, il fait parler de lui. Was, Franco-Algérien, se distingue par une activité à mi-chemin entre l'art et le sport. « Je fais du freestyle-ball. C'est un mélange de technique de foot, de basket-ball et de danse. Le but est de faire des enchaînements le plus longtemps sans faire tomber le ballon. Cela ressemble à ce que fait Ronaldinho avant les matches, mais en plus développé », explique-t-il. Il reconnaît que les gestes sont difficiles et qu'il faut de la maîtrise. « Je faisais déjà des petites techniques en jouant au foot en amateur. On me l'a reproché. Mais, j'ai préféré me lancer dans le freestyle pensant que je vais peut-être réussir », précise-t-il. Was a été inspiré par la fameuse publicité de Nike montrant un ballon qui passe d'un bond à autre dans une ville où tout le monde participe à l'enchaînement. « Cela m'a incité à faire des recherches sur internet. J'ai visionné beaucoup de vidéos sur internet. Et là, j'ai décidé d'arrêter le foot et de m'engager dans le freestyle », relève Wassim. Il a créé le collectif S3 pour Street Style Society avec qui il s'entraîne comme il peut. Il n'existe pas de fédération pour le freestyle-ball, pas d'écoles ni de clubs. Pas de coach, non plus ! Was et son groupe s'entraînent pour perfectionner leur art. Freestyle-ball, certains le nomment footbag, fait appelle aussi à la danse moderne, urbaine par essence, et à un accompagnement musical. Un vrai spectacle qui n'obéit pas à des règles précises. De l'art libre ! « On peut danser sur tout type de musique, y compris le chaâbi ou le classique. Il faut juste adapter les gestes aux airs », annonce Was, le ton sérieux. Was, qui dit pouvoir jongler sans arrêt pendant une journée, a appris seul à faire des passes, des tricks, des uppers et des lowers, bref, toutes les techniques d'un style en expansion, mais qui demeure méconnu en Algérie. A la faveur du match Algérie-Egypte, pour le compte des éliminatoires de la coupe du Monde, Was est venu présenter son art. Il a animé le spectacle à la mi-temps au stade Tchaker de Blida. Il a également fait des exhibitions à la dernière Foire internationale d'Alger (FIA). Son rêve ? « J'ai envie de faire connaître cette discipline en Algérie, organiser des compétitions, donner envie aux jeunes de commencer dans ce sport. Les jeunes aiment le foot et le hip-hop. Donc, le freestyle-ball peut réussir ici. Je veux être le référent du freestyler algérien », dit-il. Dans ses démonstrations à la Foire, Was s'est rendu compte que le spectacle plaîsait à tous les publics. « Mêmes les vieilles dames sont venues me féliciter », se rappelle-t-il. Was voyage beaucoup. Il vient de rentrer de Singapour où il a animé plusieurs shows. Il a participé à des battles et des spectacles aux Emirats arabes unis, en Espagne, en Belgique, en France... Il a fait les mi-temps de plusieurs matches de l'Euro 2008 et pris part à la fameuse battle international de breakdance « Orlywood » à Orly (Paris). Was est souvent sollicité par des grands groupes industriels ou par des discothèques pour des soirées privées. Comme il est présent dans tous les spectacles de cultures urbaines. Il a pris part à un clip du rappeur franco-algérien Sinik. Le blog de Was : http://wassfreestyle.skyrock.com