C'est Stefan Jekel, le directeur général chargé de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique à Nyse Euronext, le groupe boursier qui comprend notamment la Bourse de New York, qui vient de le déclarer dans un entretien accordé au site internet America.gov (développée par le bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat des Etats-Unis). «Le volume des échanges boursiers relatifs aux entreprises africaines a à peu près triplé en cinq ans sur nos places» et de ce fait «les liquidités des valeurs africaines en Bourse ont également triplé par rapport à il y a cinq ans», a déclaré M. Jekel. Actuellement, la capitalisation des 16 valeurs boursières africaines à Nyse Euronext totalise 90 milliards de dollars. Elles proviennent de 6 pays qui sont le Cameroun (1), la Côte d'Ivoire (1), le Gabon (1), le Maroc (3), le Sénégal (3) et l'Afrique du Sud (7). M. Jekel a assuré que Nyse Euronext «observe de très près» le climat des investissements en Afrique et c'est «nullement une observation passive, car Euronext est très impliqué dans des initiatives destinées à braquer les projecteurs sur les investissements en Afrique». D'ailleurs, pour les investisseurs qui souhaiteraient participer à la croissance de l'Afrique, M. Jekel a suggéré les nombreux fonds d'investissement cotés (ETF) qui sont disponibles et dans le nombre «a doublé au cours des 12 à 18 mois écoulés», a-t-il dit. Il a ajouté que les investisseurs ont «un grand choix de solutions et de possibilités de participation à cette croissance qui se manifeste à travers l'Afrique» à travers «les fonds qui couvrent l'Afrique du Sud, l'Afrique en général, les 40 principaux investissements africains, ceux qui sont accessibles sur nos places en Europe et aux États-Unis (…) chacun avec une spécialisation différente (…)». Témoin de l'intérêt de Nyse Euronext pour l'Afrique, la relation de coopération qu'elle développe avec les places boursières africaines. «Nous nous sommes associés sur le plan technologique avec la bourse de Casablanca et avec la Bourse régionale des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC), au Gabon, ainsi qu'avec la bourse de Tunis. En fournissant des aides techniques à ces partenaires, nous assurons qu'ils utilisent les mêmes plateformes que Nyse Euronext» et profitent des mêmes informations et des mêmes compétences institutionnelles, a indiqué le responsable. Il existe en l'Afrique quelque 29 bourses en activité, celles d'Egypte, du Nigeria et d'Afrique du Sud représentant environ 75% des sociétés cotées sur ce continent, estime-t-on. Les Bourses de valeurs revêtent une grande importance pour tous les pays du monde, a estimé M. Jekel, en précisant qu'elles sont le véhicule «permettant aux investisseurs de participer aux diverses possibilités de croissance qui existent dans les marchés nationaux émergents et en particulier en Afrique». Il a toutefois insisté sur la fiabilité et la transparence qui sont, selon lui, «deux des principes fondamentaux, des piliers de toute opération boursière et nous constatons que l'Afrique les adopte tout naturellement, ce qui est très encourageant». Le direct de Nyse Euronext a assuré qu'il y a «une convergence forte et croissante d'intérêts sur l'Afrique, qui ne fera que s'accroître désormais». Selon lui, «l'esprit d'entreprise qui y règne, les réussites qui s'y multiplient et de la liquidité croissante de ses bourses constituent des indicateurs de développement très favorables». Du coup, pour l'avenir, M. Jekel estime que si le groupe des BRIC, c'est-à-dire le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, ont un rôle très important à jouer dans les marchés mondiaux, «il y a des observateurs chevronnés qui conseillent vivement d'accorder une attention particulière à l'Afrique au cours des 10 à 20 prochaines années».