Le groupe boursier NYSE Euronext, contraint de tourner la page de sa fusion ratée avec l'allemand Deutsche Börse, peut se consoler avec des résultats 2011 de bonne facture et va annoncer dans quelques semaines des mesures visant à accroître encore ses bénéfices. Le 1er février, le gestionnaire des Bourses de New York, Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne a été contraint de tirer un trait sur son projet de mariage avec la Bourse de Francfort, repoussé par la Commission européenne au motif qu'il aurait engendré un mastodonte dans le domaine des dérivés. "Le projet est derrière nous", a lancé Duncan Niederauer, directeur général de NYSE Euronext lors d'une conférence téléphonique. Le groupe doit dans l'immédiat poursuivre son chemin seul et peut s'appuyer sur des résultats 2011 qualifiés de "solides" par M. Niederauer, pour qui les efforts de diversification payent. Il a bénéficié de résultats en hausse dans les dérivés, les négociations au comptant et les cotations ainsi que les services d'informations et les solutions technologiques. Le groupe a publié cette semaine un bénéfice net pour l'exercice écoulé en hausse de 4,3% à 602 millions de dollars, toutefois terni par un fort recul de ses profits au quatrième trimestre, où le marché des dérivés a souffert. Sur l'ensemble de l'exercice, son bénéfice rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels a atteint 2,48 dollars, très légèrement supérieur aux attentes des analystes (2,47 dollars). Le chiffre d'affaires a progressé de 2,9% à 4,5 milliards de dollars, en partie grâce à la hausse des revenus tirés des transactions, coeur de métier du groupe. Le groupe indique également qu'il a été le numéro un mondial des introductions en Bourse en 2011, avec 33,5 milliards de dollars levés à travers 104 opérations aux Etats-Unis et en Europe. Sur le quatrième trimestre, les frais liés au projet de fusion avec Deutsche Börse ont coûté 38 millions de dollars et le litige fiscal concernant la Bourse européenne du carbone, BlueNext, dans laquelle NYSE Euronext a des parts, a représenté une charge nette avant impôt de 25 millions de dollars. Michael Geltzeiler, vice-président exécutif et directeur financier, cité dans le communiqué, a reconnu que "les perspectives à court terme concernant les volumes de négociation et les devises demeurent plutôt sombres". Pour l'année en cours, NYSE Euronext ne communique aucune prévision chiffrée mais "les progrès ainsi réalisés en 2011 nous mettent en bonne position pour 2012 et au-delà", indique M. Geltzeiler. Dans le but notamment de se relancer après l'échec de la fusion, le groupe s'apprête à annoncer lors d'une journée réservée aux investisseurs le 2 avril les détails d'un plan de deux ans permettant d'accroître le bénéfice par action. NYSE Euronext explique que cet objectif sera atteint par une croissance ciblée, une intensification de la maîtrise des coûts et un "déploiement raisonné du capital", sans référence à des fusions-acquisitions. Le groupe a déjà annoncé la relance de son programme de rachat d'actions d'un montant de 550 millions de dollars, qui doit s'achever en 2012. Lors de la conférence téléphonique, le directeur général a notamment mis l'accent sur la "priorité clé" que représentent les activités post-marché, comme par exemple la compensation des produits dérivés échangés de gré à gré. Enfin M. Niederaurer s'est exprimé sur le projet de taxe sur les transactions en France, dont il a jugé l'impact limité.