La commune de Chabet El Ameur (40 km au sud-est de la ville de Boumerdès), accuse un énorme retard en matière de développement. Les enveloppes financières et les projets qui lui sont affectés pour l'amélioration des conditions de vie de ses 32 000 habitants s'avèrent largement insuffisants, comparativement aux problèmes et manques accumulés au fil des deux dernières décennies. Cette année, l'APC n'a bénéficié que de 40 millions de dinars dans le cadre des PCD (plans communaux de développement), a-t-on indiqué, et certains projets auxquels cette cagnotte a été consacrée font l'objet d'incessantes réclamations de la part de la population locale, à cause notamment des retards mis, pour des raisons infondées, à entamer les travaux. La part du lion de cette enveloppe a été réservée à l'aménagement urbain, au revêtement des routes, à la rénovation du réseau d'assainissement et au raccordement de certains villages au réseau AEP (alimentation en eau potable). Entre autres projets prévus, l'on cite celui portant sur la rénovation du réseau d'assainissement du village agricole, l'aménagement de ses rues pour un montant de 10 MDA, et celui du revêtement de la route de Béni Brahim avec une enveloppe de 19 MDA. La commune connait aussi des retards dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique, reconnait-on. Les villages de Béni Brahim et de Amara Sefla, qui ne sont pas raccordés au réseau AEP, en sont le meilleur exemple. Certes, les études ont été terminées depuis plusieurs mois pour ces villages, mais les travaux attendent toujours leur lancement. Comme justificatifs à ce problème, les responsables locaux arguent que c'est dû à l'inclusion de certaines opérations, comme l'aménagement de sources naturelles entrant dans le cadre du PPDRI (programme de proximité pour le développement rural intégré), en vue de permettre aux habitants d'avoir de l'eau en attendant la réalisation des réservoirs inscrits. A terme, ces derniers mettront définitivement fin aux pénuries prolongées que connaissent les localités du sud du chef-lieu de la commune. Les habitants de Chabet El Ameur rencontrent aussi des difficultés en matière de soins médicaux en raison de lenteurs accusées dans la réalisation de salles de soins programmées depuis plusieurs années pour les localités d'Ouled Ali, Ouled Boudoukhane et Ouled Ben Tafat. Lancés il y a près d'un lustre, ces projets, qui devaient, à l'origine, éviter aux villageois de se déplacer jusqu'aux établissements sanitaires du chef-lieu pour le moindre petit bobo, sont tout simplement abandonnés. Le premier vice-président de l'APC justifie cet état de fait par l'insuffisance des enveloppes dégagées par l'assemblée sortante et les multiples blocages générés par la résiliation de contrat avec les entreprises engagées. Au volet Jeunesse, la commune a certes bénéficié récemment de l'inscription de quatre (4) aires de jeu et d'une maison de jeunes pour le chef-lieu, mais, sur le terrain, pas un de ces projets n'est concrétisé. Ainsi, cette frange de la population, se voyant livrée à elle-même et ne disposant d'aucun espace de loisir et de distraction, risque tout bonnement de verser dans les multiples fléaux la guettant à tout coin de rue. En raison d'absence de terrain, même le projet d'une bibliothèque est en train de moisir dans les tiroirs administratifs, alors que celui de la crèche communale, dont le budget qui lui a été consacré n'a pas suffit à la totalité des travaux, est relégué aux oubliettes, transformé qu'il est, avant même sa réception, en lieu de rencontre pour des délinquants. Décidément, dans cette commune, aucun projet n'a été réalisé dans les délais. Même le nouveau lycée a connu un retard injustifié de trois années, avant que ses travaux ne soient enfin entamés. De ce fait, les conditions dans lesquelles évoluent les élèves du seul lycée dont dispose la commune, ne prêtent à aucun optimisme, sachant que cet établissement n'arrive plus à contenir les élèves venant des quatre CEM de la région.