A la veille du mois de Ramadhan, la wilaya de Annaba a vécu hier au rythme de plusieurs manifestations provoquées par des centaines de travailleurs des secteurs des travaux publics, de l'hydraulique et de l'éducation. Ce qui a nécessité l'intervention des services de sécurité pour mettre fin à leur mouvement de colère à l'adresse de leurs employeurs. Ainsi, la route reliant Annaba à El Bouni a été bloquée hier par des centaines de travailleurs de la Société des travaux Annaba (STA), en face du pole universitaire d'El Bouni. Ils accusent leur société de les avoir privés de leur droit au congé annuel. En charge d'un important programme de plus de 4000 logements sociaux locatifs et participatifs, la STA est accusée également par ses employés de ne pas respecter le salaire minimum, fixé à 7000 DA. A ces deux défaillances socioprofessionnelles s'ajoute le non-remboursement des frais médicaux par la CNAS, car selon les travailleurs protestataires, leur entreprise n'est pas à jour avec le paiement des charges de ses employés. « A la veille du mois du Ramadhan et de la rentrée sociale, privés du droit au congé, un revenu de 7000 DA et le non-remboursement des frais médicaux, notre société se désengage carrément de la situation socioprofessionnelle de ses travailleurs. Comment allons-nous subvenir aux besoins de nos familles avec ces conditions exécrables ? », lancent, non sans peine, plusieurs manifestants que nous avons rencontrés sur place. N'était l'intervention des services de sécurité (gendarmerie et police) la manifestation aurait pris une autre tournure. Il a fallu de longues heures de négociation avec les protestataires pour que les esprits échauffés se calment et que les travailleurs en colère reviennent à de meilleurs sentiments, surtout avec la promesse de prendre en charge immédiatement leurs préoccupations. La route a été libérée et la circulation routière a repris son trafic normal. Quelques kilomètres plus loin, dans la zone industrielle Lallalick (El Bouni), ce sont les travailleurs de la société chinoise CGC spécialisée dans l'épuration des eaux usées qui ont observé un sit-in devant le siège social de leur entreprise. Ils ont manifesté leur colère suite à la décision de résiliation du contrat de travail de 70 employés en réponse à la plateforme de revendications socioprofessionnelles remise à l'employeur chinois par le représentant du partenaire social. Selon les travailleurs, leur patron chinois n'a trouvé mieux, en guise de refus, que de déchirer le document sur lequel étaient mentionnées les revendications des travailleurs. Ce qui a mis le feu aux poudres et alimenté la colère des manifestants qui observent toujours leur mouvement de colère dans l'attente de l'intervention de l'inspection du travail. Au centre-ville de Annaba, c'est l'office de l'analphabétisme de la wilaya qui a été assiégé, hier, par une centaine d'enseignantes qui réclament leurs salaires non versés, selon elles, depuis octobre 2008. Outre les mauvaises conditions de travail, les manifestantes dénoncent l'indifférence de leur employeur qui, selon elles, tarde à prendre leur préoccupation en charge.