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Foot : A-t-on vraiment besoin d'un étranger ?
Publié dans El Watan le 24 - 06 - 2011

-Rabah Saâdane. Sélectionneur de l'EN (1981-1982-1984-1986, 1999, 2003-2004, 2007-septembre 2010) :
«Non, car le football national a d'abord besoin d'une expertise»
Il a été le premier à réagir, à travers la presse, après la lourde défaite de l'équipe nationale face au Maroc. Pour l'ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, le football algérien vit, depuis de très nombreuses années, une situation dramatique que les instances du football tentent d'ignorer en adoptant la politique de l'autruche. «J'avais proposé qu'on s'attaque au problème de fond que connaît le football national. J'ai préconisé une expertise en bonne et due forme, avec la participation d'experts nationaux et étrangers, pour découvrir les carences que connaît le football algérien. Cette proposition je l'avais déjà faite aux dirigeants du foot, juste après notre qualification au Mondial en Afrique du Sud.
Cette réflexion devrait nous permettre d'arrêter de fonctionner avec une vision sur le court terme”. Des clubs à qui on a imposé un cahier des charges drastique pour obtenir le label professionnel, mis en place cette année par la FAF, sans qu'ils y soient préparés. Un championnat ennuyeux et des joueurs tout juste capables d'aligner deux passes, voilà le triste tableau du football algérien. «Aujourd'hui, les clubs de foot qui sont officiellement professionnels, ne le sont que sur papier et continuent de fonctionner comme des clubs amateurs.» Pour l'ancien patron des Verts, il est temps que l'Etat mette de l'ordre et assume ses responsabilités.
«Dans les années 1970, quand l'Etat a décidé de prendre en charge le sport national à travers les entreprises publiques, l'Algérie a connu ses meilleurs résultats en foot mais aussi en handball, athlétisme, boxe ou judo. Ces résultats on les a obtenus grâce à un travail qui a permis à ce pays de créer les structures modernes pour accompagner le développement du sport national et produire des athlètes de haut niveau. Qu'a-t-on fait depuis cette époque ? Rien ! On n'a toujours pas d'école d'élites pour permettre la formation de l'homme et de l'athlète.»

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-Djamel Menad. Entraîneur de la JSM Béjaïa. Plus de 100 sélections en équipe nationale :
«Non, car une hirondelle bosniaque ne fera pas le printemps du football national»
Il est l'un des internationaux algériens qui a le plus grand nombre de sélections en équipe nationale. Djamel Menad connaît bien les arcanes du football et ne se prive pas de taper fort là où ça fait mal, quand il s'agit de dénoncer les incohérences et le bricolage des instances du football. L'annonce, hier, de l'arrivée de Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection nationale est un non-événement pour l'ancien joueur de la JS Kabylie. «Si les déboires de l'EN résidaient uniquement dans le choix d'un nouvel entraîneur, le problème serait facile à régler. Je suis entraîneur dans un club du championnat de première division et je vis quotidiennement ses carences. Pour ce qui est de l'arrivée de Halilhodzic, je me demande qui est le plus content ? Lui qui vient de parapher un contrat de trois ans ou le président de la FAF, Raouraoua, qui a engagé un entraîneur qui, sur le plan international, ne représente rien du tout ?»
Djamel Menad a des idées bien arrêtées sur la sélection nationale. Pour lui, il faut cesser de faire appel aux joueurs professionnels et redonner la priorité aux joueurs locaux. «Je milite pour que l'EN s'appuie d'abord sur des joueurs évoluant dans le championnat algérien, car quand on voit le débat sur les binationaux en France, on n'est pas à l'abri d'une loi qui les empêcherait de jouer pour l'Algérie. Bâtir une sélection nationale uniquement autour d'eux, c'est prendre un risque inconsidéré. D'autant que globalement ils n'apportent pas grand-chose. Ce sont pour la grande majorité des joueurs moyens et qui ont toujours cherché à privilégier leur carrière professionnelle au détriment de l'EN.»
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-Farid Aït Saâda. Journaliste reporter au quotidien sportif Le Buteur :
«Non, Halilhodzic ne va rien apporter au football national»
Pour expliquer la situation du football national, Farid Aït Saâda a un exemple imparable. «Le meilleur buteur du championnat national, cette saison, est Soudani qui évolue à Chlef. Qui connaissait ce joueur avant ? Personne.» Et pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que les clubs locaux ont délaissé les autres catégories pour ne se consacrer qu'à l'équipe première. «Actuellement, on est dans une politique du résultat immédiat. Les présidents de club veulent des victoires pour faire plaisir aux supporters et les joueurs veulent gagner de l'argent rapidement. Il faut sortir de ce carcan. A une certaine époque, on entendait parler de joueurs alors qu'ils n'évoluaient encore que dans les catégories de jeunes. On arrivait à détecter rapidement les talents. Ç'a été le cas de Hakim Meddane. Aujourd'hui qui peut me citer le nom d'un jeune joueur promis à une grande carrière ?»
Reste que la valeur du footballeur local à l'exportation est à la baisse et les seuls qui tentent l'aventure se retrouvent dans des clubs susceptibles de milieu de tableau ou de deuxième division. «Il n'y a plus aujourd'hui de footballeur algérien de grande classe qui peut jouer dans un grand club européen. On est en période de vaches maigres. Je pense qu'il faudra attendre la prochaine génération pour espérer retrouver des footballeurs de grande valeur. Le problème, c'est que si on ne fait rien maintenant, il faudra attendre plus longtemps encore.»
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-Nasser Bouiche. Joueur du MC Alger (1977-1987) 42 sélections en équipe nationale :
«Oui, car un entraîneur étranger n'aura pas peur de prendre les bonnes décisions»
Il en est convaincu. Un sélectionneur étranger ne peut être que bénéfique pour l'équipe nationale. «Il peut mieux comprendre la mentalité et le fonctionnement des joueurs qui évoluent dans les championnats étrangers. Un entraîneur étranger peut prendre la décision de ne pas faire jouer quelqu'un qui n'est pas compétitif, et ce, quelle que soit sa renommée. On a vu ce cas se produire au Maroc. Eric Gerets, le sélectionneur de la formation marocaine, a décidé de mettre sur le banc le milieu de terrain Adil Taarabt qui est une véritable vedette dans son pays, parce qu'il ne rentrait pas dans le schéma tactique mis en place par l'entraîneur pour le match contre l'Algérie. Un entraîneur local aurait trop de scrupules à le faire, car il aurait à faire face à la pression de la rue et des supporters.
D'ailleurs, contre le Maroc, certains joueurs dits ‘'importants'' de l'EN ne devaient pas être aligner, parce qu'ils étaient en méforme. Pourtant Benchikha (ancien sélectionneur de l'équipe nationale qui a démissionné après la défaite contre le Maroc, ndlr) n'a pas voulu prendre ce risque», analyse Nasser Bouiche. Pour l'ancien attaquant du Mouloudia d'Alger, le niveau des joueurs locaux est d'abord une affaire d'attitude et un manque de maturité dans la gestion d'une carrière footballistique. «Il suffit au joueur algérien de tripoter correctement le ballon pour être persuadé d'être un grand joueur. Il a des difficultés à franchir les paliers nécessaires pour arriver à maturité. C'est pourquoi je pense que les professionnels sont indispensables à la sélection nationale. Tant qu'on ne peut pas former de meilleurs joueurs, on doit continuer à s'appuyer sur les pros.»
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-Khiereddine Zetchi. Président du Paradou Athlétique Club (PAC) :
«Non, car au lieu de dépenser de l'argent,on devrait plutôt régler les vrais problèmes»
Un exemple et un seul à suivre. Pour Kheireddine Zetchi, si l'Algérie veut un jour devenir une grande nation du football, elle a tout intérêt à s'intéresser au modèle espagnol. «Les Ibériques ont dû attendre cinquante ans pour devenir champions du monde et dominer la planète foot. On est tous admiratifs de la philosophie de jeu développée par le FC Barcelone, mais les bases du jeu s'apprennent dès le plus jeune âge dans le centre de la Masia (centre d'entraînement du FC Barcelone), car la formation d'un joueur prend une dizaine d'années.» Dans son école d'Hydra, le président du PAC voit arriver des jeunes pétris de talents, mais il est souvent contraint de ne pas les garder faute de place. Dans un pays qui vit et qui respire le football, l'absence de terrains de jeu apparaît comme une grave anomalie. «Il faut offrir aux jeunes la possibilité de pratiquer le foot à la sortie de l'école. Toute la génération des Madjer, Belloumi ont d'abord commencé par jouer dans leur quartier avant d'intégrer une équipe. Cette étape n'est plus pratiquée en Algérie. C'est pourquoi je dis qu'au lieu de s'offrir un sélectionneur étranger à prix d'or, il est préférable de construire des espaces pour les jeunes et favoriser l'ouverture d'écoles de football.»
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-Youcef Fates. Politologue, université de Paris X-Nanterre, auteur de Sport et politique en Algérie :
«Recourir à un entraîneur étranger est une atteinte à la crédibilité nationale»
Que pensez-vous de l'arrivée d'un entraîneur étranger à la tête de l'équipe nationale ?
On peut en faire deux lectures : au plan national, je pense que recourir à un entraîneur étranger est une atteinte à la crédibilité nationale. C'est une sorte de syndrome du colonisé. Je pense qu'on peut même parler du retour du code de l'indigénat parce que le football national n'a pas besoin de cette nomination. On devrait, plutôt que dépenser l'argent du contribuable inutilement, penser à moderniser les structures du football et mettre en place une instance exécutive chargée de contrôler et d'alerter les autorités pour ne plus laisser le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, se comporter en omnipotent du football national et faire ce qu'il veut.
La situation du football national est-elle due au désengagement de l'Etat ?
L'Algérie est obligée, aujourd'hui, pour pouvoir participer aux compétitions internationales, de se conformer aux exigences de la FIFA. Dans les années 1980, effectivement, le sport algérien était performant sous l'égide des entreprises publiques chargées par l'Etat de prendre en charge le fonctionnement des clubs sportifs. Le retrait même partiel de l'Etat dans le fonctionnement des équipes s'est fait de manière brutale sans qu'on se préoccupe des conséquences que cela pouvait avoir sur le fonctionnement et la performance des clubs de football. Aujourd'hui, le président de la FAF semble dire aux Algériens que l'équipe nationale ne peut être sauvée que par un entraîneur étranger. Avec ce raisonnement, pourquoi ne pas penser à un président de la FAF étranger aussi ?
Il y a un débat qui s'est installé au sein de l'opinion publique relatif à l'apport des footballeurs binationaux…
On est en droit de se poser cette question dans la mesure où dans l'imaginaire des gens, la visibilité d'une équipe nationale réside dans ses joueurs nationaux. Il ne faut pas se voiler la face : les joueurs binationaux ont choisi l'équipe algérienne parce qu'ils ne pouvaient intégrer l'équipe de France. C'est donc un choix par défaut. C'est pour cela que j'adhère à l'idée avancée par certains de constituer au sein de la sélection algérienne un noyau dur de joueurs formés en Algérie pour écarter la mainmise sur l'équipe de certains joueurs évoluant à l'étranger, qui ont une démarche qui s'apparente plus à celle de mercenaires que de patriotes.


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