Cette session, consacrée à l'examen du bilan d'activités de l'année 2010, a connu des débats houleux. Ce bilan fait état notamment de 66 opérations, réalisées dans le cadre des PSD pour une autorisation de programme (AP) de 2,46 milliards de dinars (MDA). Selon ce bilan, la wilaya a bénéficié, au titre de l'année 2010, de 23,34 MDA dont 16,74 sont destinés à la réalisation de 113 nouvelles opérations et 6,60 MDA pour couvrir les dépenses des 556 programmes antérieurs. Sur ce chiffre, 203 programmes sont achevés physiquement et 254 autres sont en cours, tandis que le reste n'est pas encore lancé. Les crédits consommés sont évalués à 11,40 MDA, soit 36,80% de la dotation globale. Le rapport présenté aux élus fait état de 603 opérations qui n'ont pas été achevées à la fin de l'année. Quelque 104 opérations sont terminées physiquement, 286 en cours de réalisation, 109 en voie de lancement et 4 à l'arrêt. Certaines, précisément 123 opérations, sont inscrites pour le premier plan quinquennal, 358 remontent au début 2005 et 113 au titre de la première tranche du plan quinquennal en cours. Concernant les PCD (programmes communaux de développement), la wilaya en a réalisé 173 projets sur un total de 476 dont 138 inscrits en 2010 et 338 lors des précédents programmes. Après la lecture du bilan, les élus se sont relayés au micro pour donner des avis tantôt critiques, tantôt «positifs» quant aux résultats du travail mené par l'exécutif pour rattraper le retard qu'accuse la wilaya en matière de développement. Des élus non satisfaits de l'action de l'administration, se sont longuement étalés sur les problèmes auxquels font face les citoyens de la région. Un élu du PT (Parti des travailleurs), M. Ouziriate, a mis en exergue le décalage existant entre le discours optimiste de l'exécutif et la réalité du terrain caractérisée par l'absence de perspectives et de visions claires pouvant mettre la wilaya sur le rail du développement. Selon le même intervenant, les réalisations contenues dans le bilan n'ont pas eu vraiment d'impact positif sur le vécu des habitants. Il déplore en revanche, outre le manque d'investissement, la liquidation de certaines entreprises, considérées jadis comme des fleurons de l'économie locale. Emploi précaire M. Ouziriat explique que plus de 90% des 13 000 postes d'emploi crées en 2010 au niveau de la wilaya étaient des postes précaires. Aucune entreprise n'a été créée dans la wilaya depuis le découpage administratif de 1984. «Je me demande pourquoi on n'a pas encore relancé l'ex-Eriad de Cosro qui employait plus de 1200 travailleurs, l'Emac et la Conserverie de Dellys pour résorber le chômage qui fait des ravages parmi les jeunes. Pourtant elles sont toutes équipées de matériel nécessaire pour leur fonctionnement», s'est-il interrogé, en rappelant les multiples correspondances adressées par les ex-travailleurs de ces unités industrielles réclamant leur réouverture. Cet élu est revenu également sur les 13 entreprises publiques locales non autonomes (EPL), liquidées durant l'année 2010 et les 3 entreprises publiques économiques (EPE) qui sont en cours de liquidation pour des «raisons injustifiées». De son côté, M. Lounis, élu FLN, invite dans son intervention à «encourager la promotion de l'investissement productif, base principale à tout développement. On a des moyens et des potentialités, mais personne ne vient investir chez nous, alors qu'ailleurs, comme à Sétif et Bordj-Bou-Arreridj, c'est tout à fait l'inverse qui se passe», regrette-t-il. M. Lounis cite des exemples frisant le paradoxe lorsqu'il rappelle que plusieurs entreprises, exploitant des carrières d'agrégats à Boumerdès (à Keddara et à Thénia, plus précisément) mais qui paient leurs impôts au fisc d'Alger où elles sont domiciliées. D'autres élus se sont plaints de la dégradation du cadre de vie des citoyens à cause de la prolifération d'ordures, des activités informelles, etc. Plus de 450 km de routes dans la wilaya n'ont pas été revêtus malgré l'affectation de budgets nécessaires pour ce faire. D'autres ont relevé aussi le problème de la pénurie d'eau potable qui affecte les localités de l'est de la wilaya (Chabet El Ameur, Timezrit, Afir, Naciria…), ainsi que les lenteurs constatées dans le raccordement au réseau AEP de la conduite du barrage de Taksabet (Tizi Ouzou). Le wali, M. Abas, revient dans son intervention sur les efforts fournis par «son» exécutif et les projets qui vont être lancés incessamment pour répondre aux préoccupations des habitants de la région. Il cite notamment les trois hôpitaux qui seront réalisés à Khemis el Khechna, Boumerdès et à Boudouaou, la mise en service de la station de dessalement d'eau de Cap Djenet et l'extension du réseau du gaz de ville pour les localités enclavées.