Si le développement local est mesurable en se référant à des indices-clés physiques et financiers, le bien-être des citoyens, lui, n'est pas chiffrable. Il est, certes, tiré vers le haut quand la gestion locale s'améliore. Et inversement. Le but tacite des activités de la collectivité est d'élever le niveau de vie individuel tout en améliorant le bien-être collectif. Les réalisations (de la wilaya) ne veulent rien dire s'il n'y a pas en même temps des services publics dignes. C'est la quintessence de la parenthèse ouverte par le wali à la fin de son exposé du bilan des activités de la wilaya durant l'année 2014, à l'occasion de la première session ordinaire APW 2015. Le chef de l'exécutif local a choisi un bel exemple pour illustrer son idée qui veut que construire (des infrastructures) n'est pas forcément développer. « Souvent, un permis de construire met plus de temps que la construction elle-même, à cause d'un petit agent qui s'interpose en milieu du circuit. Vous imaginez un peu le préjudice matériel et moral qu'occasionne ce fonctionnaire. De tels agissements, qu'on trouve malheureusement dans presque tous les secteurs publics, freinent le développement, le vident de sa substance », a analysé Zâalane Abdelghani non sans brosser, dans ce même contexte, un tableau noir sur la situation au sein de la plupart des APC locales, rongées par les guerres intestines, et ce au détriment de la gestion de la collectivité et des affaires des citoyens. Le wali n'avait pas besoin d'une (auto) appréciation de (son) bilan pour sa première année aux commandes de la capitale de l'Ouest. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les macro-indices qualitatifs ou quantitatifs sont tous précédés d'un signe positif. Ainsi, cela lui a-t-il épargné le risque de voir que son commentaire sur les réalisations des pouvoirs publics locaux au titre de l'exercice 2014 soit percé en aparté comme étant une auto-glorification. Il a égrené les chiffres, les opérations, les réalisations de la période 2014, puis a jeté « son » bilan en pâture pour qu'il soit passé au crible par l'assistance. Le crible fin, à vrai dire, n'était pas aussi fin que cela. Car, les questions et les commentaires d'élus n'étaient pas tous à la hauteur. Abstraction faite de ces cas isolés, le débat qui a suivi la présentation du bilan seyait à l'assemblée et à l'ordre du jour. Que retenir du bilan de la wilaya d'Oran pour 2014. D'abord ces chiffres «bons à savoir» : la wilaya a bénéficié pour cette année clôturant le quinquennat 2010-2014 d'une enveloppe de 36,9 milliards de dinars (MDA), soit 10 MDA plus que le budget primitif notifié en janvier, consacré essentiellement à l'achèvement des programmes déjà inscrits (78%). Durant cet exercice, la wilaya a pu assainir la nomenclature de programmes d'équipement, à hauteur de 188 opérations clôturées, pour une valeur globale de 11,8 MDA, réparties en deux chapitres : programme PSD (56 opérations pour 10,3 MDA) et PCD (132 opérations pour 1,57 MDA). Mieux encore, la wilaya a enregistré jusqu'à 2014, au titre des crédits de paiement (indice tangible du développement), un total de 124,1 MDA. Le niveau de consommation en 2014 a atteint 37,5 MDA, soit +76% par rapport à 2013, et une augmentation dans la fourchette de 16,4 à 18,9 MDA par rapport à tous les exercices précédents du même quinquennat. La même année 2014 a vu la consommation d'autres crédits très importants dans le cadre des programmes de logements social, soit un global de 21,5 MDA, auquel il faut ajouter 1,5 MDA consommé dans le cadre du budget de wilaya, et ce sans compter les crédits consommés liés à des programmes centralisés. Le programme de la wilaya en cours de réalisation jusqu'à 2014 s'évaluait à 346 MDA, qui couvrait 1.391 opérations. « Au-delà de ces réalisations, le défit majeur inscrit dans la stratégie de notre wilaya est la prise en charge du dossier du logement qui a connu en 2014 la distribution effective de 5.001 unités. C'est-là, un accomplissement record jamais réalisé par la wilaya et qui nous a permis de répondre à un besoin urgent et pressant exprimé par les mal-logés des habitations précaires et du vieux bâti menaçant ruine, en premier lieu La mesure de l'efficacité d'un programme de développement n'a de sens que si elle est corrélée aux résultats des dispositions et des procédures édictées par le ministre de l'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, que nous avions le devoir de mettre en exécution, celles en rapport avec l'amélioration du service public.», a conclu in fine le wali dans sa présentation du bilan 2014 de la wilaya.