Le problème de la pénurie d'eau potable demeure l'une des préoccupations majeures des habitants des localités de la wilaya de Boumerdès. Les efforts consentis par l'Etat dans ce domaine se sont avérés insuffisants et n'ont pas permis de mettre un terme aux souffrances qu'endurent les habitants de la région pour s'alimenter en eau. Les actions de protestations signalées récemment ça et là en raison de la rareté de ce précieux liquide démontrent que beaucoup reste à faire dans ce domaine qui revêt une importance capitale aux yeux des populations locales. Les projets et les grands ouvrages hydrauliques réalisés ces dernières années ne leur ont, finalement, pas été d'un grand secours. Le secteur de l'hydraulique a bénéficié d'une somme de 38,9 milliards de dinars dans le cadre du programme quinquennal en cours et de près de 25 autres milliards DA durant la décennie 1999-2009. Malgré cela, aujourd'hui, des milliers de citoyens continuent de s'alimenter à partir des sources naturelles. Ce qui n'est pas une mince affaire notamment en cette période de grandes chaleurs et où le besoin en eau devient de plus en plus accru. Certaines localités de la wilaya, telles qu'Afir, Timezrit, Chabet El Ameur, Béni Amrane, Keddara et d'autres villages des hauteurs de Naciria ne sont alimentés qu'à raison d'une fois par semaine. Il y a moins d'une semaine, des dizaines d'habitants de Rebaï (Afir) sont sortis dans la rue pour protester contre la pénurie persistante du précieux liquide et dénoncer les fausses promesses des autorités locales. Les protestataires soulignent que leurs robinets sont à sec depuis plus de deux mois. Il faut dire que leur commune est confrontée à une grave pénurie d'eau. Des villages entiers en sont dépourvus à longueur d'année malgré leur raccordement au réseau AEP. Les services concernés ont tenté tous les moyens pour résoudre le problème, mais en vain. «À chaque fois que nous venons réclamer on nous recommande de patienter. On en a marre des promesses sans lendemains. En 2008, on nous a promis l'eau de Taksebt. Quelques mois plu tard on nous signifie que nous serons alimentés à partir de la station de dessalement de Cap Djenet qui sera opérationnelle en octobre prochain», s'indignent des citoyens de Abada avant de se plaindre des retards constatés dans le lancement de certains projets, bloqués selon nos sources, à cause des oppositions exprimées par certains propriétaires terriens. Ces réclamations ont été exprimées également par les habitants de Chabet El Ameur lors des actions de protestation observées devant le siège de la wilaya pour attirer l'attention du wali sur la crise d'eau qui affecte leur région. Les villageois se sont plaints de la dégradation du réseau AEP et de l'insuffisance des quantités d'eau pompées pour leur village. Certains d'entre eux n'ont pas manqué de réclamer l'aménagement des sources auxquelles ils recourent pour étancher leur soif. Lors de sa visite dans la wilaya, le ministre des ressources en eau a précisé que les communes de Chabet El Ameur et Timezrit seront raccordées au barrage de Koudiet Acerdoun. M. Sellal a précisé également que d'importants projets sont inscrits dans le cadre du programme quinquennal en cours au profit de la wilaya. Il a cité 18 réservoirs, 6 stations de pompage, 4200m de conduite. Le ministre a souligné que la pénurie d'eau que connaissent certaines localités sera allégée avec la mise en service de la station de dessalement de Cap Djenet en octobre prochain. Cette station d'une capacité de traitement de 100 000 m3 d'eau/jour devait alimenter une population de 120 000 habitants relevant des communes de Bordj-Menaiel, Zemmouri, Dellys, Afir, Légata, Boumerdès et Sidi Daoud.