Deux millions de dinars algériens. C'est la somme recueillie par le Croissant-Rouge algérien à la date d'aujourd'hui. « Autant dire que la somme est assez dérisoire et que nous espérions davantage », commente le docteur Fatnassi, trésorier au Croissant-Rouge. Première explication avancée : l'éloignement. Les Algériens ont pu se sentir moins concernés par cette catastrophe humanitaire que si elle avait touché un pays voisin d'Afrique, s'accordent à dire le trésorier et le docteur Baroudi, responsable de la préparation au désastre. Autre argument soulevé : l'appel aux dons se limitait à une demande pécuniaire. « Il n'était pas possible de recueillir des dons autre qu'en argent. L'expédition de denrées alimentaires ou de médicaments aurait coûté de l'argent, mais surtout il était très difficile de faire parvenir quoi que se soit dans une zone où même les victimes étaient difficilement évacuées dans un hôpital », précise le docteur Badouni. Au lendemain de la catastrophe qui a touché sept pays d'Asie, le Croissant-Rouge algérien attendait les instructions de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Il y a une discipline à respecter. Nous ne pouvions décemment pas envoyer une équipe sans que la fédération ou que les pays victimes en fassent la demande », explique le docteur Badouni. Et de préciser : « Nous aurions pu être une charge plutôt qu'une aide si les choses s'étaient faites sans assentiment. » Quel impact pour les appels ? Il existe, en effet, des situations paradoxales qui peuvent conduire à enliser les pays victimes dans davantage de problèmes. A titre d'exemple, le docteur Badouni commentera les dégâts occasionnés par les ONG lors de cette dernière catastrophe. « Des aéroports ont été bloqués par un excès de dons matériels. Des dons qui sont apparus excédentaires uniquement parce que au moment de la catastrophe il était impossible de convoyer ces fournitures aux différentes zones sinistrées », continue le docteur Badouni. Le Croissant-Rouge algérien s'est également interrogé sur l'impact de l'appel aux dons diffusé par les médias. A-t-il été suffisant ? Doit-on le reprendre ? « Le président du Croissant-Rouge algérien doit prochainement tenir un point de presse. Une occasion pour réitérer l'appel aux dons », divulgue le docteur Fatnassi. Si aucune remise en question n'est envisagée quant à la capacité des Algériens à être généreux, il faut cependant souligner que seules cinq entreprises privées ont fait des dons.A elles seules, elles cumulent un million de dinars, soit la moitié de la somme recueillie. Ces entreprises, dont l'anonymat a été conservé par le Croissant-Rouge, appartiennent à deux secteurs différents : l'alimentaire et le médicament.