En ce treizième jour du mois sacré de ramadhan, les magasins de vêtements et de chaussures sont littéralement pris d'assaut par les citoyens. Nonobstant les prix quelque peu excessifs, proposés par certains commerçants notamment d'habillements, ces magasins ne désemplissaient pas à longueur de journée et, ramadhan oblige, même la nuit. Les achats nocturnes sont d'ailleurs les plus rentables, comme nous confiera ce commerçant ayant pignon sur la rue Larbi Ben M'hidi. C'est, donc, accompagnés de leurs progénitures que les parents, pour la plupart les mères, font le tour des magasins pour tenter de trouver le vêtement à même de convenir au goût de leurs enfants. Ces derniers, ne tenant pas compte de la réalité sociale de leurs parents, exigent de porter des vêtements souvent «griffés». «Je viens de débourser plus de dix mille DA entre pantalons, chemises, tricots et chaussettes pour mon fils» nous dira cette mère de famille qui venait de quitter la caisse, le portefeuille dégarni. Il est vrai que les prix proposés sur les articles à l'instar des pantalons proposés à 1200 DA, chemises entre 600 et 1000 DA, tricots entre 600 DA et jusqu'à 2 000 DA, n'étaient pas à la portée de toutes les bourses. Inégalités sociales Ainsi, si les plus nantis ne regardaient pas à la dépense, les moins nantis, pour leur part, hésitaient à céder aux tentations de leurs enfants, provoquant leurs courroux. Autre lieu, autre monde, au quartier de Mdina Jdida, où l'effervescence était à son comble, les familles, venues pour certaines de contrées avoisinantes, étaient à la recherche d'articles à des prix attractifs. Mais, là aussi, les produits proposés suivaient à leur tour cette courbe ascendante, décourageant même certaines ménagères qui ne s'attendaient pas à une telle flambée. «Cette robe, qui était cédée à 800 DA, l'est aujourd'hui à 1500 DA» dira cette femme d'un certain âge venue à Mdina Jdida, pour faire quelques affaires. Pour les autres articles, si la tentation est grande, les moyens sont limités pour ces citoyens à la bourse modeste. Certains même se rabattent sur la friperie de la «Tahtaha» dans l'espoir que la fouille qu'ils effectueront sur le tas de vêtements usagés étalés, leur permettra de dénicher un article qui, une fois lavé et repassé, passera pour neuf. Ainsi, en ce mois sacré d'abstinence et de piété, les inégalités sociales apparaissent au grand jour dans ce quartier populeux où nantis et moins nantis se côtoient à la seule différence que chacun est guidé par le volume de son portefeuille.