Je ne peux m'empêcher de revivre, de 1975 à 1982 environ, certaines situations que nous avons vécues ensembles, lui comme colonel, commandant la région de l'Est, moi comme président de l'APC de Constantine, ville où il résidait. J'ai encore les photos de mon installation à deux reprises, à la tête de cette capitale de la wilaya qui s'étendait de la daïra de Aïn Beïda à celle de Mila, d'est à l'ouest, de celle de Skikda-Jijel à la daïra de Aïn M'lila, côté nord-sud; c'est en sa présence que j'ai reçu les clés de la ville, après le verdict des 45 membres de la nouvelle Assemblée qui sont passés à l'urne. Sa discrétion, sa modestie, son honnêteté, reconnues des Constantinois, qui le remarqueraient se rendant journellement à son bureau à la même heure (certains me disaient qu'ils réglaient leur montre à son passage), qui connaissent sa place le vendredi, à la mosquée Chentli, son tapis de prière sous le bras, firent de lui un modèle de responsable. Ma mémoire a solidement enregistré que, bien que considéré à l'époque comme membre de notre tutelle politique, il ne m'avait jamais sollicité pour un service personnel; il ne m'avait appelé que deux fois en… 7 ans; une fois le lendemain d'un orage exceptionnel pour s'informer des familles logées dans les gourbis et celles de la vielle ville menaçante; la deuxième pour s'excuser du retard que lui a occasionné -à juste raison- le garde-barrière à sa sortie du siège de la 5ème Région militaire. Je me dois également de rappeler qu'en sa qualité de responsable régional et de citoyen de la ville, il accepta ma proposition d'une séance de travail par trimestre, au cours de laquelle je l'informais au maximum des dossiers de l'heure de la ville, répondais à ses questions, recevais ses recommandations, modestement énoncées. Son accueil fut toujours empreint de recommandations au représentant de la population. Il croyait en la démocratie ! Son exemple nous a été d'un appui inestimable dans la conduite des destinées de cette grande cité, dans un climat de respect, voire de discipline, et du maximum d'efforts avec les moyens limités de l'époque face aux multiples problèmes d'un pays encore jeune. Rahimak Allah, cher frère Si Elhachmi ! «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons». Président de l'APC de Constantine, de 1975 à 1979, puis de 1979 à 1984