De violents affrontements ont opposé, dans la soirée de mardi à hier, à Bir Ghbalou, à l'ouest de Bouira, des jeunes déchaînés aux forces antiémeute de la police et de la gendarmerie. Plaques de signalisation, poteaux électriques et autres mobiliers urbains ont été la cible des jeunes émeutiers qui ont investi les principales rues du centre-ville. Les sièges de l'APC et de la daïra ont été saccagés. Les émeutiers protestaient contre leur exclusion de la liste des bénéficiaires de 102 logements sociaux rendue publique dans la matinée de mardi et dénoncent la manière avec laquelle ont été distribués ces logements. Les forces de l'ordre, dépêchées en renfort, ont utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont répliqué par des pierres et autres objets en direction des forces de sécurité. L'affichage de cette liste n'a pas été du goût de centaines de citoyens de la commune qui ont décidé de recourir à un mouvement de protestation. Ils ont alors bloqué dans la journée d'hier, à l'aide des pneus enflammés et autres objets hétéroclites, les deux importants axes routiers, la RN8 et la RN18, qui traversent la ville. Ils ont également fermé le siège de la mairie. Hier, la situation était toujours tendue. Des dizaines de jeunes sont, encore une fois, revenus à la charge en barricadant plusieurs ruelles. Les accrochages entre les deux parties ont repris vers 12h. A notre arrivée sur les lieux, la quasi-totalité des commerces de la ville avait baissé rideau. Les manifestants affirment que la plupart des bénéficiaires ne sont pas originaires de la commune. Ils réclament l'annulation de cette liste. 11 manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre. Les affrontements ont fait, selon nos sources, 3 blessés du côté des émeutiers. Interrogé, le chef de daïra de Bir Ghbalou, a expliqué que la liste des 102 bénéficiaires a été «tirée» sur 1259 dossiers traités par la commission de daïra. «J'ai veillé personnellement à ce que la liste soit établie dans la transparence totale», a-t-il déclaré.