La mise en service du centre d'enfouissement technique (CET), réalisé dans la localité de Zerzour, à une dizaine de kilomètres à l'est d'El Milia, a remis au goût du jour le débat sur le ramassage des déchets ménagers dans cette ville. Croulant sous le poids de dépôts anarchiques des ordures, portant atteinte à l'environnement, cette agglomération, l'une des plus polluées de la wilaya de Jijel, est, depuis le début de l'année, aux prises avec des difficultés d'assainissement de son espace urbain. La décision d'ouverture du CET, prise par le wali lors d'une visite sur les lieux il y a quelques jours, n'a fait que nourrir les appréhensions quant à la capacité du service de voirie de mettre un terme à cette anarchie. Déjà, des voix commencent à s'élever sur le manque de moyens et d'engins pour pouvoir entamer l'assainissement de la ville, souillée par des déchets jetés pêle-mêle dans les différents quartiers. Ce centre, qui a connu des retards dans sa réalisation depuis son lancement en 2006, est appelé à recevoir et à traiter les déchets ménagers d'une dizaine de communes. Une responsable de la direction de l'environnement a fait savoir que cette infrastructure est fin prête pour entamer cette opération. Selon elle, le traitement des ordures est, toutefois, reporté à une date ultérieure. Dans un premier temps, ce sont les communes d'El Milia et de Settara, les plus touchées par la pollution générée par les ordures, qui sont appelées à se débarrasser des déchets ramassés dans ce centre. Cette mise en service prématurée (certains travaux restent encore à accomplir) a été rendue nécessaire pour tenter de trouver une solution à un épineux problème qui n'a cessé d'être à l'origine de la grogne de la population. Aucun espace n'a été épargné par l'inexorable avancée des ordures. Les terres agricoles, à Settara, ainsi que dans la zone de Bellara, à El Milia, ont subi les contrecoups de cette pollution. Le site de Bellara, qui a servi de solution de rechange pour se débarrasser des 50 tonnes d'ordures ramassées quotidiennement dans la ville, est donc pollué à l'extrême. Il risque de voir son image se ternir au moment même où l'on tente de le réhabiliter pour le préparer à d'éventuels investissements. Des voix dans la ville se sont même élevées pour dénoncer le recours à ce site pour le rejet des ordures.