Ces projets ne font pourtant pas que des heureux. Certains habitants qui y vivent depuis très longtemps sont aujourd'hui révoltés. «Ce n'est pas les projets en eux-mêmes qui nous dérangent, on aimerait bien voir notre quartier embellir, mais pas à nos dépens», nous confiera un habitant. Et pour cause, ces tours nouvellement construites ont étouffé les anciennes maisons de maître, les privant de l'ensoleillement dont elles jouissaient auparavant. «Ces nouvelles constructions nous gênent beaucoup, on se sent étouffés, nous avons été obligés de faire des modifications dans nos maisons pour nous adapter». Aujourd'hui, avec la hausse des prix du foncier, beaucoup d'habitants du quartier ont déménagé. Au-delà de ces protestations, ce sont les nuisances dues aux chantiers qui mettent en rage les riverains. «Les ouvriers du chantier n'ont aucun respect pour nous et nos familles, de plus, ils travaillent jour et nuit et ne nous laissent pas dormir». Des problèmes de sécurité ont été aussi pointés du doigt. En l'absence de filet de sécurité, des madriers ont échoué directement sur le pare-brise d'une voiture, ratant de peu la sortie des écoliers dont l'établissement est mitoyen. Point positif, aucun problème de cohabitation n'a été signalé entre les nouveaux et les anciens habitants, déjà habitués à une grande mixité sociale dans leur quartier. «Pour l'instant, on ne voit pas beaucoup nos nouveaux voisins, la majorité ont acheté ces maisons en guise de résidence secondaire, mais ils sont très respectueux». Les nouveaux habitants sont eux aussi loin d'être satisfaits. «Il n'y a rien dans ce quartier, on est obligés de se déplacer pour faire nos courses». Et pour cause, hormis les logements, aucune infrastructure sociale, économique ou culturelle ne semble être projetée. Les promoteurs immobiliers impliqués gagneraient d'ailleurs beaucoup à désenclaver le quartier et à créer de l'animation. Sans cela, ce nouvel eldorado immobilier risque de se transformer en simple cité-dortoir de luxe.