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Cracovie : une ville musée vivante
Publié dans El Watan le 30 - 07 - 2012


Cracovie (Pologne)
De notre envoyé spécial
Une jeune femme maîtrisant parfaitement la langue de Molière, devant nous servir de guide, nous rencontre dans le hall de l'hôtel Unicus. L'on compte environ 500 guides, dont plusieurs sont polyglottes. C'est dire que Cracovie est une destination hautement touristique, un lieu intéressant à plus d'un titre, mais insoupçonné jusque-là. L'hôtel se trouve à la rue Marca, c'est-à-dire dans la vieille ville, ou la ville médiévale. A quelques mètres, nous voilà devant l'imposante basilique de Notre-Dame Sainte-Marie. L'on se prépare à écouter la «mélodie médiévale» provenant de la tour de l'église, appelée Tour de la fanfare. En ce temps-là, c'était pour signaler l'ouverture des portes de la ville, et, le soir, leur fermeture. En quelque sorte, le ou les gardiens musiciens de la ville, perchés dans un mirador, prévenaient les habitants de l'arrivée des envahisseurs, de l'ennemi. Maintenant, ce sont les éléments de la Protection civile qui la jouent (cette musique) à la trompette toutes les heures. Un rituel prisé par les touristes.
Il faut dire, apprend-on, que la ville a connu un record en 2006, puisqu'on a enregistré 6 millions de visiteurs. A l'intérieur de l'église, tout est dorures et polychromie, entre autres, les scènes de la vie de Marie et Jésus, représentant un travail de 12 années, soit de 1477 à 1489. A côté, c'est l'église sainte Barbe. Un peu plus loin, c'est celle de saint Pierre et saint Paul, dont l'entrée est ornementée par les statues des 12 apôtres. En somme, l'on peut dire que la ville se targue de posséder 157 églises : toutes catholiques bien sûr excepté une protestante et deux orthodoxes. La vieille ville en compte 22. Catholique et conservatrice, la ville l'est jusqu'à n'en plus pouvoir, si bien que le sculpteur de renommée mondiale, Igor Mitoraj, d'origine polonaise, qui a fait ses études à l'Académie des arts de Cracovie, a eu, apprend-on, lors d'une exposition en 2003, maille à partir avec la population.
Il leur a quand même laissé une tête géante en bronze d'Eros Bendato sur la place du Marché. En face de ces deux premières églises, voici la place du Marché et le Sukiennice, la Halle aux draps. La place, au milieu de laquelle trône la statue du grand poète Adam Mikiewiez, ami de Fréderic Chopin, est investie journellement de touristes. Allez, une pause… et des poses au pied du monument, clic ! Que d'étals de fleurs ! Des calèches joliment décorées avec des attelages non moins joliment harnachés attendent, prennent des clients pour une randonnée, comme, pour une soirée mondaine, il y a bien longtemps. Petite digression à Constantine, par exemple, la direction du tourisme y a pensé (à ces calèches), mais il s'est trouvé certains qui refusent l'idée pour cause de crottin, évidemment, ils oublient que la crotte humaine menace d'ensevelir la ville !
La Halle aux draps renferme une multitude de boutiques de souvenirs, où les célèbres ambres et verres de Cracovie sont rois… Un respect religieux et séculaire du patrimoine. Voilà une ville qui, à juste titre, peut témoigner de toutes les époques depuis le Moyen-Age, puisqu'elle n'a pas connu de destruction, enfin de destruction majeure, et puis, l'homme lui a épargné le désordre et la pollution de l'industrialisation. Aussi, l'on ne se lasse pas d'admirer les beautés architecturales depuis la Renaissance, avec ces différents styles, le baroque, le gothique et le néogothique. Mille et un décors, sous forme de peintures et de sculptures, agrémentent les bâtisses.
Un voyage dans le temps à nul autre pareil.
La ville nous rappelle par certains côtés Salzburg et Vienne, certains citent aussi Prague. Cependant, c'est quoi une ville touristique, à part le patrimoine matériel et immatériel, dont beaucoup de par le monde recèlent à pouvoir en revendre ? C'est d'abord une affaire d'éducation, et donc d'hospitalité, de respect envers autrui, qu'il soit autochtone ou étranger, et puis viennent à la fin les infrastructures d'accueil. De tout cela, Cracovie peut s'enorgueillir. Des hôtels, des bars, des restaurants et autres dancings, de quoi donner le tournis, de quoi donner inexorablement l'embarras du choix à tout visiteur. Et la bière coule à flots, et bien d'autres liqueurs, dont la sacro-sainte vodka.
Dans certains restaurants huppés, bondés la nuit, l'on a de la peine à entendre son commensal, et à se faire entendre, tant ça bruit comme dans une ruche, voire un souk. On est juste éméché, mais pas soûl comme un Polonais ! Nous n'en avions pas vu un seul (de Polonais soûl). Une trouvaille française, oui, côté français, on n'arrête pas de faire le zouave !! Battre la douceur du pavé dans les rues de la vieille ville est un pur bonheur. Vous pensez que l'on ne s'en prive pas en ce temps clément d'avril. Nous avons visité l'université Jagellonne, qui, fondée en 1364 par le roi Casimir le Grand, est l'une des plus vieilles d'Europe, précisément la deuxième après celle de Prague, une bâtisse modeste — mais d'aspect reposant, devant inciter aux austères études — où, entre autres, deux personnalités très connues ont poursuivi les leurs, nous avions nommé Copernic et, bien entendu, Karol Wojtyla ou Jean-Paul II, la maison où ce dernier vécut longtemps se trouve non loin de là.
Là-haut sur une colline, au pied de laquelle coule paisiblement la Vistule, s'élèvent, imposants et majestueux, le Château Royal de Wavell (patrimoine mondial de l'Unesco) et la basilique-cathédrale Saints-Stanislas-et-Venceslas. Ces deux édifices racontent l'histoire de Cracovie, mais aussi de la Pologne. Le palais royal a été réhabilité, avec ses salles ornementées de fresques et de très vieilles et inestimables tapisseries, ayant été opiniâtrement sauvées des différentes guerres, surtout de la Deuxième Guerre mondiale, et jalousement sauvegardées.
La restauration du palais royal se poursuit. A Kazimierz, quartier juif, nous avons pu voir l'immeuble où ont eu lieu des scènes du film de Steven Spielberg La liste de Schindler. Ce quartier, qui remonte au XVe siècle, constituait une ville juive à part entière, avec ses maisons, ses synagogues, ses bains et bien d'autres structures, plus tard, elle sera rattachée à Cracovie. Là, maintenant, les juifs sont très peu nombreux, la Deuxième Guerre mondiale en a fait disparaître beaucoup dans de terribles conditions — Auschwitz étant à une soixantaine de kilomètres — et le communisme en a fait fuir d'autres, mais pas seulement, car la création de l'Etat d'Israël a fait courir plus d'un. Et là, un certain Ben Gourion nous vient forcément à l'esprit. Il paraît que Kazimierz connaît un renouveau, le retour de certains.
D'autant plus que deux hauts lieux de pèlerinage s'y trouvent, la synagogue de Rému et le cimetière y attenant, où gît le rabbin Moïse Isserles, qui passe pour un grand philosophe et talmudiste, la synagogue a été construite durant les années 1556-58 par le père de ce dernier. Pour y entrer, le visiteur doit porter la kippa, par contre, rien n'est exigé pour la femme. A l'entrée, la chaise du rabbin vous invite à vous asseoir, et c'est le premier geste du touriste.
Hé quoi ! Qui sait d'où peut venir la baraka ? Peut faire qui veut, un vœu écrit sur un bout de papier et qu'on incruste dans un interstice du tombeau de Moïse. Il en est pratiquement couvert. Evidemment, un vœu pour la Palestine n'est pas inopportun, n'est pas de trop — loin s'en faut — n'est-ce pas ?


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