Plusieurs communes voisines déchargent leurs immondices au niveau du site de Bouguerger, puisque le CET, dont la création remonte à 2004, n'est pas opérationnel à ce jour. Des retards dans le ramassage des ordures ménagères sont perçus depuis quelques semaines dans le centre-ville de Guelma et ses quartiers populaires périphériques. Une situation sur laquelle toutes les supputations sont avancées par la population. La mairie de Guelma serait-elle incapable de gérer ce problème ? Les moyens humains et matériels sont-ils insuffisants ? A ces questions il a fallu donc trouver des réponses. Parfois les portes sont résolument fermées ; 110 employés de la mairie de Guelma sont chargés, nous dit-on, du ramassage des ordures ménagères. Pour ce faire, 17 engins dont 3 bennes-tasseuses, 5 tracteurs (dont deux en pannes), 8 camions de 2,5 t en mauvais état, et un camion à bac sillonnent la commune de Guelma ; ils sont utilisés par deux équipes, matin et après-midi, de 4 h à 14 h. C'est la direction entretien, environnement et moyens généraux qui a la charge de la salubrité de la ville sous la tutelle de la mairie de Guelma, dont les bureaux se trouvent au niveau du parc de la commune cité Hadj M'Barek. La responsabilité de mener à bien cette mission de salubrité publique incombe à un directeur et un adjoint du maire. Les ayant rencontrés séparément, nous saurons que la ville de Guelma est découpée en 8 zones et 20 secteurs. « Il nous faut un camion par secteur et au minimum 3 à 4 camions de secours pour faire face aux pannes », nous déclare le directeur. Quant à l'adjoint au maire, sa préoccupation majeure est de trouver une décharge publique ; celle de Bouguerger dans la commune d'Héliopolis, véritable catastrophe écologique, a été fermée hier. A ce sujet l'adjoint au maire a déclaré : « Comme vous le savez, plusieurs communes voisines de Guelma déchargent dans le site de Bouguerger. Le centre d'enfouissement technique n'a pas ouvert ses portes depuis sa création en 2004. Entre-temps, nous avons tous continué à déverser les ordures à la périphérie. Le lieu est engorgé et le maire d'Héliopolis l'a fermé. » Et d'ajouter : « Nous cherchons un site pour décharger. Nous en avons trouvé un, assorti d'un P.V. de choix de terrain, il y a deux mois de cela du côté de Oued L'maïze, mais impraticable pour nos camions, en cas d'intempérie ils s'enlisent ! Et c'est tout un programme de collecte qui est chamboulé, d'où les retards. » En clair, c'est l'impasse : les éboueurs cherchent une décharge ! Catastrophe écologique à Bouguerger Le choix de terrain portant création d'une décharge intercommunale sur le site de Bouguerger en 2001, puis le projet, plus complexe, de la création d'un centre d'enfouissement technique (CET) qui a coûté aux contribuables plusieurs millions de dinars, a, en fin de compte, généré une catastrophe écologique dans la région. Des centaines de tonnes d'ordures sont quotidiennement déversées à l'extérieur du CET, non opérationnel à ce jour, par les communes de Guelma, Héliopolis, Boumahra Ahmed, Bouchegouf, Guelaat Bousbaâ, Bendjerrah, El Fedjoudj, et nous en passons. Une situation qui a provoqué, hier, la fermeture pure et simple du chemin de wilaya reliant Héliopolis à Djeballah Khimssi à hauteur de la décharge. Il faut le voir pour le croire ! Un chemin touristique par excellence, longeant le Seybouse, est transformé en poubelle géante, nauséabonde. Le directeur du tourisme de la wilaya, également chargé d'assurer l'intérim de la direction de l'environnement, après plusieurs appels téléphoniques nous a déclaré : « Le wali de Guelma nous a donné instruction de ne communiquer aucune information à la presse, je suis désolé ! » Encore un secret de polichinelle « bien gardé ». Le matériel roulant du CET : 7 camions, un chargeur et un bulldozer ne finissent plus de s'enrouiller au niveau du parc de la commune de Guelma. Pourquoi le CET n'a-t-il pas ouvert ses portes ? Une question qui reste sans réponse officielle. Quoi qu'il en soit, Guelma va vers l'impasse en matière de salubrité publique. Nous allons indubitablement, si des mesures ne sont pas prises, vers l'ouverture d'autres décharges sauvages. Une enjambée qui nous ramène 30 années en arrière !