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les dirigeants ouest-africains entérinent la solution militaire
Publié dans El Watan le 12 - 11 - 2012

Au moment où les dirigeants des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) discutaient le plan d'intervention militaire élaboré par leurs chefs d'état-major, les Etats-Unis, par la voix du porte-parole du département d'Etat, Mme Victoria Nuland, se sont, selon une déclaration reprise par l'APS, «réjouis de l'annonce faite par le groupe Ançar Eddine portant sur son rejet solennel de l'extrémisme et du terrorisme, et l'arrêt des hostilités ainsi que sur sa volonté de s'engager dans un processus de dialogue inclusif» avec le gouvernement malien de transition.
Madame Nuland a rappelé la position de son pays «en faveur d'un tel processus», tout en précisant qu'«Ançar Eddine a participé et participe toujours au processus de dialogue mené par la Cédéao à Ouagadougou et est un des groupes qui entretiennent un dialogue soutenu avec le gouvernement algérien». Elle a souligné la nécessité qu'«il aille au-delà de la déclaration d'intention et s'engage pleinement par l'action dans la concrétisation d'un processus politique au Mali, à même de permettre le rétablissement de la sécurité dans ce pays», précisant que le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a également «exprimé son soutien à la voie du dialogue pour une solution politique à la crise malienne».
En effet, le MNLA, dans une longue lettre adressée aux dirigeants de la Cédéao réunis à Abuja, a mis en garde contre «son exclusion et de toute intervention militaire étrangère au nord du Mali qui ne fera qu'engendrer un immense chaos humanitaire». Pour le Mouvement, la solution réside dans «la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d'une négociation entre lui et le Mali, afin d'aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini le schéma de l'éradication de la menace narcoterroriste». La solution politique que réclament de nombreux pays de la région, dont l'Algérie qui a pris part aux travaux à huis clos du sommet des dirigeants de la Cédéao, hier à Abuja, pour adopter le plan d'action militaire au nord du Mali.
Selon ce plan, «l'armée malienne effectuera des opérations militaires sur le terrain, appuyée par une force étrangère dont la mission se limitera au soutien aérien et logistique». Mais l'idée d'envoyer des troupes dans le nord du Mali est loin de faire l'unanimité au sein de la communauté internationale. A ce titre, l'Algérie, par la voix de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a la nécessité de privilégier la solution du dialogue en mettant en garde contre toute intervention étrangère qui ne ferait qu'aggraver la crise. Une position que partagent d'autres pays du champ, comme la Mauritanie et le Niger, alors que la France défendait le plus l'option militaire pour «reconquérir le nord du Mali». Pour sa part, la France continue de défendre l'option militaire, même si hier son président, François Hollande, tout en affirmant que son pays n'interviendra pas directement au Mali, estime avoir «le devoir d'être aux côtés des Africains s'ils décidaient d'une opération militaire pour chasser les groupes islamistes armés du Nord».
Mais à Abuja, le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a demandé aux dirigeants ouest-africains «une intensification des efforts pour parvenir à une solution négociée qui pourrait permettre une intervention militaire mieux ciblée pour frapper les terroristes (…). Nous devons accélérer la résolution de la crise au Mali et au Sahel (…). La marche vers une solution politique négociée nous permettra de conduire une intervention militaire apaisée et de mieux identifier les cibles et les terroristes à combattre». Des propos qui tranchent avec ceux du président nigérian Goodluck Jonathan, à l'ouverture du sommet.
Pour lui, l'intervention militaire est «nécessaire. Elle s'appuiera sur une résolution de l'ONU (…) afin de chasser les rebelles et les anarchistes qui ont transformé de vastes parties du nord du pays en une zone de non-droit. Nous devons le faire pour éviter des conséquences dommageables, non seulement pour le Mali mais pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique tout entière». En début de soirée, les dirigeants ouest-africains se sont finalement entendus sur les principes de l'envoi d'une force militaire (4000 hommes) au Nord-Mali.


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