Ca rape, ça raï, ça zook... Eh oui, les musiques les plus cool se sont croisées sur la scène de la Coupole, jeudi soir, lors d'un mégaconcert raï'n'b. Tout autour de la scène, la piste a été prise d'assaut par une immense foule compacte, exclusivement composée de jeunes entre 4 et 30 ans. Enfin, presque. Quelques récalcitrants de la quarantaine étaient tout de même de la partie, parce que la musique et la danse ce n'est pas le monopole des jeunes ! Donc, avec DJ Maz à la console, ça scratch fort sur les derniers tubes de l'année, les Bioncé et comparse. Sur la piste, les danseurs sont incontrôlables. Sous les jeux de lumière, la Coupole se transforme en discothèque géante. Les artistes défilent sur scène avec la lourde tâche de ne pas déplaire au public et de ne pas casser l'ambiance. C'est chose facile, vu l'humeur déchaînée des jeunes, prêts à danser toute la nuit. Nadyia emballe l'assistance. Sous ses jambes souples, la scène se transforme en tapis de course. Parce qu'il ne faut pas l'oublier, avant d'être chanteuse, Nadyia a été athlète, championne de France du 800m ! « L'Algérie, c'est chaud », crie-t-elle à son public qui ne le nie pas. « Et c'est parti », « Changer les choses »... Ensuite, c'est autour de Tarik d'investir la scène : excentrique, mais fidèle à son style. Du raï, du sentimental et du reggae avec son étonnante reprise de Jimmy Cliff, Reggae night, qu'il a transformée à sa façon : un mélange de rythmes traditionnels et d'influences reggae, funk et roots... Avant de s'éclipser, il offre au public, quasiment en délire, un superbe duo avec Ricardo Gypsy. Puis Mohamed Lamine s'empare de la scène. Effervescence et ambiance delali. Du raï, il en sert à la pelle. Bien sûr, il ne fait pas l'impasse sur Chaba et Sahrane aâlik. Sissoko et les Magic System lui succèdent l'un après l'autre : trop cool, le mélange afro-zook. L'ambiance prend la tournure d'une fête sous le soleil des tropiques. Et lorsque 113 débarque face au public, les personnes qui hésitaient à se mettre au pas, se laissent enfin prendre au piège du rythme et de l'ambiance. Tonton du bled, ouah ! ouah ! Tout de suite suivie de l'incontournable Zahouania, tout de blanc vêtue et plus jeune que jamais. La star de la soirée, accompagnée de cuivres, finit par déchaîner le public. Oran Marseille, Ana ma netzouech (moi je ne me marierai pas), et quelques derniers titres aussi surprenants que leur interprète. « Est-ce que vous êtes chauds ? », demande Sissoko qui, depuis le début du concert, s'est improvisé présentateur et « enflammeur » d'ambiance. Le public répond oui, plutôt deux fois qu'une, surtout au retour sur scène de Mohamed Lamine, Magic System et 113 pour clôturer la soirée en beauté, avec le très attendu Un gaou à Oran. C'est la fin, mais les jeunes en veulent encore, même s'il est près de 2 h. Ici, l'énergie ça ne manque jamais quand il s'agit de s'éclater ! Au total 4 heures de musique non-stop, dans une ambiance des plus enivrantes !