Poussés par des supporters venus très nombreux au Brésil, les deux équipes ont en plus proposé un jeu enthousiasmant, s'appuyant sur quelques individualités de classe, une grande sûreté tactique et une solidarité sans faille. Les étoiles Depuis les époques Zamorano-Salas pour le Chili et Higuita-Valderrama pour la Colombie, les deux pays n'avaient sans doute pas connu de générations aussi douées. Avec Sanchez (Barcelone) et Vidal (Juventus), la Roja peut ainsi s'appuyer sur deux joueurs expérimentés et habitués au haut niveau. La Colombie, elle, est privée de sa plus grande star, Falcao, blessé au genou en janvier. Mais avec James Rodriguez (Monaco) et Cuadrado (Fiorentina), elle dispose elle aussi de deux détonateurs de classe mondiale. Avec déjà deux buts et une passe décisive, «James» est d'ailleurs en train de réussir un début de Mondial parfait et de confirmer sa très bonne première saison monégasque. Cuadrado, infernal depuis le début du tournoi, a lui déjà donné trois passes décisives. Les soldats Derrière ces quelques vedettes, les deux équipes sont composées de joueurs disciplinés et travailleurs, qui semblent croire dur comme fer aux options choisies par deux maîtres-tacticiens argentins, José Pekerman pour la Colombie et Jorge Sampaoli pour le Chili. Héritier de Marcelo Bielsa, ce dernier a livré, après la victoire contre le champion du monde espagnol (2-0), le premier ingrédient de son Chili : «Si nous gardons cette humilité et ce sens du sacrifice, si nous continuons à être collectifs, nous serons dangereux pour tous les pays», a-t-il dit. Son équipe est également rapide et technique, comme l'est la Colombie de Pekerman. Solides derrière avec Zapata et le vieux Yepes (38 ans), qui a fêté contre la Côte d'Ivoire sa 100e sélection, les Cafeteros vont vite en contre et peuvent compter sur beaucoup d'atouts offensifs. En plus de James et Cuadrado, Pekerman dispose aussi de Quintero, buteur jeudi, ou de Jackson Martinez, remplaçant pour l'instant. Après James et bien sûr Falcao, les deux hommes sont les symboles de la connexion Colombie-FC Porto. Enfin, la Colombie a, avec David Ospina, un gardien discret mais très rassurant. Enthousiastes et enthousiasmantes Avec leurs maillots jaunes, les Colombiens ont très largement participé à l'ambiance de fête de ce début de Mondial. A Belo Horizonte et Brasilia, les supporters «cafeteros» ont été archi-dominants dans les tribunes et ont accompagné de leurs chants le jeu sans complexe de leur équipe, qui a de son côté fêté ses buts avec des célébrations qui ont déjà fait le tour du web. Pour la Colombie, qui a assumé son statut de tête de série, le Mondial brésilien est déjà une réussite. Elle avait déjà atteint les huitièmes de finale une fois, en 1990, mais c'est la première fois qu'elle gagne plus d'un match dans une Coupe du monde. Les supporters chiliens ont eux aussi fait beaucoup de bruit avec leur «Chi Chi Chi ! Le Le Le ! Viva Chile !» et ont mis du rouge partout dans les tribunes de Cuiaba et du Maracana à Rio. Déjà huitièmes de finalistes en 1998 puis en 2010 avec Bielsa, les Chiliens peuvent, peut-être, voir plus haut. Mais il leur reste une finale du groupe C face aux Pays-Bas avant un éventuel huitième de finale contre le Brésil.