La FIDH, Amnesty international, Human Rights Watch et le Réseau euroméditerranéen des droits de l'homme ont réitéré leur appel à «donner la priorité au respect des droits humains, y compris l'égalité des sexes, et à demander aux autorités algériennes d'adopter des mesures tangibles dans ce domaine». Les ONG en question estiment que les négociations en cours entre Bruxelles et Alger sont «une opportunité majeure pour l'UE de mettre concrètement en œuvre, dans ses relations avec l'Algérie, ses engagements relatifs aux droits de l'homme et à la société civile, tels que définis à la fois dans sa politique européenne de voisinage révisée et dans le plan d'action du cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'homme et de démocratie». Dans une lettre adressée aux différentes instances de l'Union européenne, les quatre ONG exigent de Bruxelles, avant la conclusion d'un plan d'action, de mettre sur la table des négociations les questions relatives au respect des droits de l'homme et des libertés politiques. Elles l'appellent dans ce sens à «veiller en toutes circonstances à ce que les défenseurs des droits de l'homme et tous les acteurs engagés en Algérie puissent exercer pleinement leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique sans crainte de harcèlement ou d'ingérence». Les ONG demandent également à ce que les «changements proposés à la Constitution soient conformes aux obligations internationales de l'Algérie en matière de droits humains et ne pas adopter de modifications qui consacreraient l'impunité pour de graves atteintes aux droits humains». A la pointe de la lutte pour la défense des droits humains et des libertés, les quatre ONG incitent l'UE à exercer une «forte pression» sur les autorités algériennes afin de les amener à «abroger les articles de la loi n°12-06 sur les associations» qui violent la liberté d'association et le droit des associations à coopérer et à s'affilier avec des organisations basées dans d'autres pays, à abroger également «le décret interdisant depuis 2001 les réunions et manifestations à Alger». Et pour assurer la protection des femmes face aux violences, les organisations de défense des droits de l'homme demandent l'abrogation des dispositions du code pénal et du code de la famille qui «sont discriminatoires à l'égard des femmes et des filles» ainsi que «retirer toutes les réserves à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ratifiant son protocole facultatif». Par ailleurs, les ONG jugent qu'en dépit des nombreuses promesses de réformes faites depuis 2011, le bilan en matière de droits humains en Algérie «reste négatif». Pour rappel, il existe déjà, dans le cadre des accords d'association entre Alger et Bruxelles, une clause en matière de respect du droit de l'homme. Mais l'article II dudit accord stipulant que «le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'homme, tels qu'énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel du présent accord» est souvent piétiné.