Promotion et protection des droits de l'homme selon des standards internationaux et définition d'un calendrier de réformes à engager à court terme. Quatre ONG internationales interpellent l'Union européenne sur la situation des droits de l'homme en Algérie, jugée «sombre». Elles demandent au principal partenaire étranger de l'Algérie d'agir pour remédier à cette situation. Saisissant l'opportunité des négociations sur le plan d'action entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV), le Réseau euroméditerranéen des droits de l'homme (REMDH), Amnesty International, Human Rights Watch et la FIDH fixent les principaux objectifs devant être mis en avant dans la coopération entre les deux partenaires. «Nous attirons l'attention de l'UE sur la nécessité d'adopter des objectifs concrets dans le domaine des droits humains, assortis d'un calendrier de réformes devant être engagées à court terme par l'Algérie en impliquant la société civile algérienne indépendante de manière constructive», précisent ces organisations dans un communiqué commun rendu public hier. Les signataires de ce document estiment également «important de définir des indicateurs précis permettant une évaluation objective et régulière de la situation fondée sur les standards définis dans les conventions internationales relatives aux droits humains». Réitérant leur appel à donner la priorité au respect des droits humains, y compris l'égalité homme-femme, les quatre ONG exigent des autorités algériennes d'adopter des mesures tangibles dans ce domaine. «Face à ce constat sombre partagé par l'UE, nos organisations considèrent que les négociations en cours sont une opportunité majeure pour l'UE de mettre concrètement en œuvre, dans ses relations avec l'Algérie, ses engagements relatifs aux droits de l'homme et à la société civile, tels que définis à la fois dans sa politique européenne de voisinage révisée et dans le plan d'action du cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'homme et de démocratie», lit-on dans ce document. Ces organisations dénoncent notamment les restrictions des libertés d'association, de réunion et de manifestation. Selon elles, l'Algérie ne dispose pas de loi pénalisant de manière adéquate les violences faites aux femmes et les discriminations à leur égard demeurent ancrées en droit et en fait.«Par ailleurs, la coopération de l'Algérie avec des experts et mécanismes des Nations unies, mais également les ONG internationales de défense des droits humains, reste très limitée, voire inexistante en dépit des demandes répétées de ces acteurs de pouvoir se rendre en Algérie», déplorent ces ONG, qui exigent l'abrogation de certains articles de la loi sur les associations et la suppression du décret interdisant, depuis 2001, les réunions et manifestations à Alger. Elles demandent également aux autorités algériennes d'assurer la protection des femmes et des filles contre les violences liées aux genres, y compris en adoptant une législation qui pénalise la violence contre les femmes sous toutes ses formes. Dans ce sens, les quatre ONG exigent l'abrogation des dispositions du code pénal et du code de la famille qui sont discriminatoires à l'égard des femmes et des filles.