Selon les chiffres publiés par le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le cours moyen mensuel du baril de pétrole algérien est passé de 110,36 dollars en mai à 112,66 en juin. C'est toujours le baril le mieux coté du panier OPEP après le Bonny Light du Nigeria. Le Sahara Blend bénéficie aussi d'une prime d'un dollar par rapport à la cote moyenne du baril de référence, à savoir le Brent de la mer du Nord. La tendance se confirme lorsqu'il s'agit aussi de comparer les cours en glissement annuel, le prix moyen étant passé de 107,89 dollars en 2013 à 110,09 dollars en 2014. Il est vrai que l'évolution des prix du Sahara Blend s'inscrit dans une tendance plus globale, ayant induit le redressement des cours du brut coté du panier de référence OPEP. Celui-ci a, d'ailleurs, gagné en moyenne 2,50 dollars entre mai et juin. Selon le rapport de l'OPEP, la hausse des cours pourrait être justifiée par les tensions alimentant le marché, notamment au niveau géopolitique. A ce titre, le document estime que les marchés ont été secoués par les inquiétudes autour de l'évolution de la situation en Libye et en Ukraine, avant que les tensions géopolitiques en Irak n'alimentent les craintes de perturbation des exportations à partir de la région du Moyen-Orient. Et d'ajouter que, malgré le fait que les marchés aient été bien alimentés en brut au cours du mois de juin, la persistance des tensions géopolitiques a conduit les spéculateurs à soutenir la hausse des cours. Au titre des prévisions, notons que le rapport mensuel de l'OPEP a tablé, jeudi, sur une accélération de la demande de brut en 2015. Ainsi et si le pool pétrolier prévoit, cette année, une hausse de la demande de 1,13 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 91,13 mbj, celle-ci devrait passer le cap des 92,35 mbj en 2015, soit une augmentation 1,21 mbj. Le rapport ajoute que la croissance de la demande en 2015 restera portée par les pays émergents et la Chine. L'OPEP souligne, également, que les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) connaîtront une croissance de leur demande, «pour la première fois depuis 2010». Des prévisions qui inspirent, d'ailleurs, l'assentiment de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). L'institution, qui défend les intérêts des pays consommateurs de pétrole, a d'ailleurs estimé, hier, que la demande devrait croître de 1,4 mbj pour atteindre le record de 94,1 mbj. L'AIE tient toutefois à prévenir contre les risques géopolitiques qu'elle estime élevés. L'AIE pointe ainsi du doigt «l'incertitude géopolitique en Irak, en Ukraine, en Libye, au Nigeria et au Venezuela» et «les inquiétudes exprimées», début juillet, par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, sur le rythme de la reprise économique mondiale qui pourrait «être plus lent qu'attendu». Autant de facteurs l'ayant poussée à légèrement réviser à la baisse ses prévisions de demande pour 2014 qui devrait, finalement, ne ressortir qu'à 92,7 mbj, en recul de 130 000 barils par jour.