A son bord, plus de 1300 voyageurs et 260 véhicules. Comme à chaque période estivale, ils sont nombreux les membres de la communauté algérienne établie à l'étranger à se rendre dans leur pays natal pour y passer des vacances, loin de la pression de leur train de vie d'émigrés. Ambiance sereine sur le quai de débarquement. Certains voyageurs contemplent l'ancienne ville et la place Gueydon qui surplombe la baie de Vgayeth. Nostalgie. «Un peu fatigué, mais en gros le voyage s'est très bien passé. J'ai rempli à bord des documents ; c'était les formalités douanières qu'on avait l'habitude d'effectuer au sol. Ça devrait nous faire gagner du temps», dit, souriant, un sexagénaire. Sur un autre quai récemment mis en exploitation, des dizaines de voitures sont alignées devant un chapiteau. Ici, les voitures et les bagages sont passés à la fouille douanière. D'autres voyageurs se dirigent vers le hangar où est installé un scanner au moment où cet émigré pousse son véhicule tombé en panne à la sortie du paquebot. Les avis sur les conditions d'accueil et les nouvelles mesures qui ont été mises en place pour alléger les formalités de débarquement et faciliter le transit de passagers sont mitigés. Certains estiment que la situation s'est pas mal améliorée depuis la suppression de la fiche de police et l'établissement du Titre de passage en douane (TPD), ainsi que de l'assurance pour les véhicules à bord du navire. «C'est nettement mieux que les années précédentes. Personnellement, je n'ai pas dépassé 40 minutes à l'intérieur du port», dit un passager qui s'apprêtait à quitter la structure portuaire. En fait, ce voyageur a emprunté ce qu'on appelle à la gare maritime «le couloir vert», un passage réservé aux familles, aux personnes âgées et aux handicapés afin de leur éviter les longues attentes. Selon le délégué portuaire de Béjaïa, «la compagnie ENTMV, les services de sécurité, la douane ainsi que l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) se sont engagés à tout faire pour réduire la durée de transit». Ainsi, le pari semble se concrétiser puisque de l'avis même des passagers «nous mettons moins de temps pour transiter par rapport aux années précédentes». Un douanier qui s'affaire à fouiller les bagages d'un passager dit : «Nous faisons de notre mieux pour aller vite, mais la sécurité et les règles de débarquement doivent être respectées. Et lorsque les voyageurs embarquent autant de bagages, parfois inutiles, ils ne doivent pas se plaindre !» Ceci dit, depuis l'application des nouvelles mesures de débarquement, les intervenants aux ports ont réussi à réduire le temps de traitement des voyageurs à trois heures environs, affirme un agent. Désagréments «Chers passagers, nous sommes sincèrement désolés pour les désagréments dus au chantier. Soyez les bienvenus», s'excuse la direction du port auprès des clients de ENTMV sur cette pancarte accrochée un peu partout, sur les quais. En dépit des efforts consentis par les contrôleurs et les agents de l'ENTMV, l'opération de transit est effectuée dans des conditions difficiles. Pour cause, la gare maritime est toujours en chantier. Afin d'assurer la continuité de l'activité du port en direction des membres de la communauté algérienne établie à l'étranger, une structure légère — chapiteaux et box de contrôle des documents — a été installée pour assurer les prestations. Rencontré sur les lieux, le PDG de l'entreprise portuaire de Béjaïa, qui est venu s'enquérir du déroulement des travaux sur le chantier et des conditions d'accueil, a affirmé que le projet de la nouvelle gare maritime est à 35% d'avancement. Cette infrastructure sera réceptionnée théoriquement en moins d'une année puisque son délai contractuel est de 24 mois. Par ailleurs, le programme de cette saison estivale a été renforcé par la location d'un bateau pour augmenter le nombre de navettes. Nous aurons au total, d'ici le mois de septembre où la demande est plus forte (à cause des retours), 14 rotations de juillet à septembre, a indiqué le délégué portuaire de Béjaïa, avant d'assurer que «cette année, il n'y aura pas de problème de manque de places pour les retours, puisque l'entreprise publique a affrété des bateaux pour répondre à la demande». Pour rappel, l'ENTMV n'a pas acquis de bateau depuis trois ans.