Cette nouvelle attaque, qui montre une fois encore la capacité de Boko Haram de frapper, intervient au lendemain de la diffusion d'une vidéo du chef du groupe, Abubakar Shekau, dans laquelle il parle pour la première fois de "califat islamique". Shekau a en effet frappé les esprits en déclarant dimanche que la ville de Gwoza, contrôlée par ses hommes, était placée sous le règne du "califat islamique", sans lier explicitement cette référence à la situation en Irak. Selon les témoignages d'habitants, plusieurs groupes de combattants islamistes lourdement armés ont attaqué de manière coordonnée hier à l'aube une base militaire et un poste de police à Gamboru Ngala, une ville frontalière du Cameroun située dans l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection de Boko Haram. D'intenses combats ont opposé pendant plusieurs heures les forces de sécurité et les insurgés et des milliers d'habitants ainsi que des soldats nigérians ont pris la fuite pour se réfugier dans la ville camerounaise de Fotokol, de l'autre côté de la frontière. L'armée nigériane a toutefois démenti toute fuite de ses troupes hier après-midi, évoquant une "manœuvre tactique de charge à travers la frontière". Une source proche des services de sécurité camerounais a qualifié l'attaque de "très sérieuse".