Améliorer la fiabilité du diagnostic du cancer, la formation d'un personnel de plus en plus nombreux, l'acquisition d'un équipement performant et le dépistage précoce chez les femmes saines à partir de 40 ans sont les principales recommandations de la Journée de formation et d'information sur le cancer du sein organisée, hier à Alger, par l'association El Fedjr d'aide aux personnes atteintes de cancer. Cette journée, qui coïncide avec «octobre rose», un mois baptisé au niveau international pour la sensibilisation contre le cancer du sein, est aussi l'occasion de rappeler à toutes les femmes les dangers de cette maladie et l'intérêt de consulter. «Les femmes ne doivent plus avoir peur d'aller voir leur médecin et franchir cette peur de faire des examens radiologiques, dont la mammographie lorsqu'elle est indiquée notamment dans le cadre d'un dépistage ou d'un diagnostic», a souligné le professeur Bouzid, chef du service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie. Il rappelle que cette pathologie est désormais inscrite au registre des maladies chroniques qui faut prendre en charge précocement car «on peut guérir d'un cancer mais pas d'un diabète», a-t-il dit. Le professeur en radiologie Mustapha Boubrit, chef du service d'imagerie médicale à l'hôpital de Beni Messous, a insisté sur l'importance de la maîtrise des techniques de diagnostic de cette maladie. La formation du personnel chargé de la prise en charge de cette maladie est indispensable, a-t-il indiqué. «Il faut impliquer l'ensemble des acteurs, mettre en place une assurance qualité, renforcer les capacités de prise en charge thérapeutique et les capacités d'évaluation», a-t-il souligné. Le Pr Boubrit a tenu à marquer la différence entre le dépistage et le diagnostic précoce. Pour lui, le dépistage de masse, destiné à une population saine, nécessite une qualification et des moyens importants et doit être fait de manière organisée. Il plaide ainsi pour l'information et la formation des femmes à l'autopalpation à travers des campagnes de sensibilisation. Les médias, a-t-il signalé, ont un rôle primordial à jouer à ce niveau là. De son côté, le professeur Medjdoub, du centre anticancer de Blida, a évoqué l'importance de la mise en place d'un consensus pour la prise en charge multidisciplinaire de cette maladie. «Aujourd'hui, nous avons les moyens de diagnostic et thérapeutiques, mais il manque une organisation pour justement mettre en œuvre toutes les compétences. Une bonne prise en charge nécessite la participation de l'ensemble des acteurs : l'oncologue, le radiologue, le chirurgien, l'anatomiste pathologiste, etc.» Pour lui, il est aussi urgent d'assurer une formation continue pour les spécialistes afin d'«éviter des erreurs de diagnostic, les retards dans le diagnostic et mettre fin aux faux négatifs.» Des propositions qui sont comprises dans le plan cancer 2015-2019 qui sera remis par le coordonnateur, le Pr Zitouni, d'ici la fin du mois au président de la République.