– Actuellement : le cancer du sein se présente sous une forme clinique, c'est-à-dire palpable dans 95% des cas (avec une taille clinique de la tumeur de 4 cm en moyenne) et infraclinique, c'est-à-dire non palpable dans 5% des cas (avec une taille radiologique et non pas clinique, qui va de 1 à 10 mm). Le cancer actuel est pris en charge par les radiologues, le cytopathologues, les médecins nucléaires et les chirurgiens pour la partie diagnostique, et par les chirurgiens, les réanimateurs, les oncologues et les radiothérapeutes pour la partie traitement. Cette prise en charge du cancer s'est considérablement détériorée en ce qui concerne la chimiothérapie, qui ne se fait plus dans les délais requis pour la radiothérapie. nous sommes ainsi réduits à amputer du sein des malades, faute de pouvoir réaliser ce traitement dans un délai raisonnable d'un mois après la chirurgie. – L'objectif : réduire la mortalité par cancer du sein, le nombre de cas de cancer du sein, le nombre de formes évoluées, le coût de la maladie et améliorer la qualité de la vie des malades . Du point de vue pratique, il faudrait inverser la situation actuelle et arriver à dépister 70% de tumeurs infracliniques dont la taille radiologique est de 1 à 10 mm. Le radiologue qui est en première ligne va dépister ces petites images (car nous sommes au stade de l'image) par la mammographie. une partie de ces images, considérées par le radiologue comme suspectes, seront toujours repérées par le radiologue par un repère visible par le chirurgien qui pourra les enlever. Le radiologue va, cette fois, prendre une radiographie de la pièce opératoire pour vérifier que le chirurgien a tout enlevé. La pièce opératoire est confiée au pathologiste qui va retrouver dans très peu de cas un cancer, le plus souvent curable par un traitement exclusivement chirurgical. Il faudra soumettre 1000 femmes à un examen clinique par un médecin généraliste formé à l'examen des seins à un examen mammographique et échographique par un radiologue formé à la lecture de la mammographie pour dépister 50 lésions. – Les moyens : il faut identifier les infrastructures à mettre en place en dehors des hôpitaux, les équiper avec des mammographes et échographes, du personnel formé et validé (radiologues et techniciens en radiologie, médecins généralistes, chirurgiens et cytopathologistes confirmés, avec tout le personnel de soutien). – Procédure : si la décision de dépistage est prise, il faut réaliser d'abord des unités de dépistage pilotes dans une wilaya. Une fois ces unités réalisées et équipées, il faudra valider le personnel et entamer un dépistage test et l'évaluer au bout d'une période déterminée. Ce programme de dépistage doit s'insérer dans un plan cancer et venir se greffer sur un système de santé, qu'il faut au préalable réformer. Par le Pr Ahmed Bendib : Chef de service de chirurgie «B» Sénologie