Les maquignons et les acheteurs qui sont venus des quatre coins du pays, à Mecheria, wilaya de Naâma, depuis le début de ce mois, et qui ont manipulé le marché à bestiaux à leur guise en faisant grimper les prix du mouton de l'Aïd, n'écument plus les lieux ces derniers jours. Ils ont embarqué avec leur précieux butin, réalisant des bénéfices faramineux. Quand on fait un tour au marché à bestiaux qui se tient à la sortie de la ville, on remarque que la réalité est moins douloureuse. Le prix du mouton de l'Aïd a considérablement chuté au grand bonheur des salariés moyens ou, du moins, ceux qui ont su attendre les derniers jours. L'antenais (el hawli), la bête la plus convoitée pour le rituel d'Ibrahim, vendue il y a une quinzaine de jours entre 45 000 et 50 000 DA a vu son prix descendre à 40 000, voire 36 000 DA. Même constat pour l'antenaise (el hawliya) qui affichait le prix de 33 000 DA et qui a été cédée, ce mardi, entre 30 000 et 25 000 DA, selon sa taille et son poids. La brebis, à son tour, n'a pas dérogé à la règle. Vendue, il y a une quinzaine de jours, entre 40 000 et 38 000 DA, elle verra son prix reculé à 30 000, voire 28 000 DA au même titre que sa compère dite «echaref» dont le prix est descendu jusqu'à 15 000 DA. L'agneau de 8 mois, valide pour le sacrifice de l'Aïd, et dont le prix vacillait entre 25 000 et 28 000 DA, n'a pas franchi la barre des 24 000 DA si ce n'est pas moins, à en croire certains vendeurs de circonstance qui ont déclaré l'avoir vendu au prix de gros à raison de 20 000 DA. Son poids cependant ne dépasse pas les 12 kg. Sur les raisons de ce recul des prix, un cadre de l'agriculture explique: «Il était attendu que les éleveurs moyens notamment finiront par lâcher prise et se contenteront de peu de bénéfice sachant que s'ils gardent davantage le cheptel, ils auront à payer des charges supplémentaires liées à l'alimentation, d'autant plus que le quintal d'orge n'est pas cédé à moins de 3500 DA et le maïs concassé à 2500 DA». Un boucher dira en guise de motivation à ce recul des prix : «Outre cette conjoncture, les éleveurs moyens surtout ont vu la nécessité de revoir leur politique des prix. La viande de l'agneau, la plus prisée dans la région, garde honteusement et ce, depuis des années, son prix à 1200 DA le kg, elle a fini par être boudée par les consommateurs qui se rabattent, aujourd'hui, sur le poulet et la viande de veau à 750 DA, chose qui explique peut être cette abondance du cheptel ovin en mal de vente».