La saleté règne dans de nombreuses villes. L'absence de moyens humains et matériels a été toujours soulevée par les collectivités locales, en panne de solutions pour faire face à cette situation devenue inquiétante. En raison du manque de personnel et d'équipements nécessaires, la collecte des ordures ne se fait pas régulièrement dans certaines localités. Les exemples sont légion. Certaines communes ne disposent pas d'assez de camions. Leurs parcs communaux sont réduits. «Nous n'avons pas assez de personnel, ni de camions, pour collecter les déchets à travers les quartiers», déclare le secrétaire général de l'APC d'Aghbalou, à 60 km au nord-est de Bouira. Notre interlocuteur affirme que 17 ouvriers sont mobilisés dans le cadre de la collecte des déchets pour une collectivité comptant 23 000 habitants. Les mesures d'austérité, et surtout les restrictions budgétaires décidées par le gouvernement, ont affecté d'une manière négative le fonctionnement des assemblées communales. La gestion de ce dossier est devenue un véritable fardeau. Des APC ont été obligées de libérer leur personnel. Les contrats des employés n'ont pas été renouvelés. Le nombre de travailleurs affectés à ce service a été sensiblement réduit, ce qui se répercute sur le fonctionnement de ce service, affirme un élu. Désormais, le travail de collecte des ordures s'annonce rude. Dans certaines localités, les dépotoirs sont situés à proximité des agglomérations, des oueds et au milieu des réserves naturelles ou longeant les voies de communication. Ces décharges, sources de pollution et de maladies contagieuses empoisonnent le quotidien des habitants et dénaturent l'environnement. L'incapacité des pouvoirs publics à concrétiser les projets de réalisation de centres d'enfouissement technique (CET) illustre ces défaillances. L'exemple de la commune de Lakhdaria confirme cet état de fait. Le projet de réalisation d'un CET dans la localité de Zbarboura est gelé. Les autorités locales se trouvent obligées de procéder à l'aménagement de la décharge communale située dans le même village. L'endroit fait l'objet d'une contestation par les citoyens, qui appellent les pouvoirs publics à la délocalisation du projet. Les habitants ont maintes fois exprimé leur ras-le-bol quant aux désagréments causés par la décharge incontrôlée. Des mesures palliatives ont été décidées récemment par le premier responsable de la wilaya, visant la réhabilitation de la décharge en question. A Lakhdaria, la seule benne tasseuse dont dispose la collectivité ne passe qu'une seule fois par semaine à travers quelques quartiers, ont déploré des citoyens.