Lui, c'est Djamal Eddine Hadji. Un homme qui a la passion de la culture locale, du vécu ancien de cette ville, bref, du riche patrimoine jijelien. A 53 ans, il a déjà à son actif un travail d'une grande valeur patrimoniale en termes de pièces, livres, photographies et bien d'autres articles rassemblés. «Je m'intéresse à l'histoire de la musique, du théâtre, à l'art et la culture dans leur ensemble, mais aussi aux traditions vestimentaires et culinaires jijeliennes, l'histoire de la ville, ses époques anciennes font partie de mon domaine de recherche», confie-t-il, lorsque nous l'avons rencontré au musée Kotama, à l'occasion d'une exposition dans le cadre du Mois du patrimoine. Visiblement très passionné par ce qu'il entreprend, notre interlocuteur affiche d'emblée une parfaite connaissance du passé de la ville. L'histoire de la Médersa lui tient à cœur. L'arrivée du maître penseur, Cheikh Abdelhalmid Ben Badis, à Jijel, en 1939, pour la pose de la première pierre de cette Médersa, est un événement particulier dans ce qu'il retrace. Sur les photos exposées, l'habit traditionnel jijelien est clairement mis en valeur. La tenue vestimentaire de l'époque, avec le haïk pour les femmes et le costume traditionnel pour les hommes, est également retracée. Les troupes théâtrales et musicales font partie de son répertoire de recherche, mais pour Djamal Eddine, l'histoire de Jijel, c'est avant tout Da Salah Bouseloua. Décédé, il y a tout juste quelques années, cet homme est un monument de cette ville. «C'est lui qui m'a encouragé à m'engager dans cette voie, ses conseils m'ont éclairé dans mon travail, j'ai un grand respect et une admiration sans limites pour cet homme inégalable, c'est lui et son legs intellectuel qui m'inspirent», reconnaît-il. D'ailleurs, c'est sous son impulsion qu'il a publié un livre en 2003. Mémorial de la ville de Jijel / une incursion dans le passé est le titre de cet ouvrage jalonné d'une liste de 800 personnes citées et près de 500 photographies, en hommage aux différentes générations qui ont fait l'histoire de cette ville. Ses activités ont également porté sur des expositions sur l'ex-Médersa El Hayet en 2015 et 2016 et aux anciens artistes chaâbi en août 2014. Prochainement, deux livres, encore en projet, viendront enrichir ses œuvres sur les Us et coutumes de Jijel et Les artistes amateurs chaâbi de Jijel. A son initiative, différents groupes et pages ont été créés sur Facebook pour donner plus d'audience à ces recherches. La Médersa de Jijel, l'exposition virtuelle de cette ville, les arbres généalogiques de la commune, les us et coutumes et les maisons mauresques de Jijel «Ferhat Mekki Abbas et Mohamed Seddik Benyahia» sont des groupes ou des pages à consulter sur ce réseau social pour s'imprégner de l'histoire locale de la ville de Jijel.