L'hôtel Kotama de Jijel a abrité, jeudi dernier, une séance de vente-dédicace du dernier livre de Salah Bousseloua. Cette rencontre a été organisée par la librairie Laïssaoui, en collaboration avec l'hôtel Kotama. A 86 ans, l'auteur du dernier-né Le génie de la mer -chroniques jijéliennes- paru aux éditions Casbah, s'est prêté avec plaisir à cette séance en dépit du mauvais temps qui sévissait dans la région. L'ouvrage rassemble des histoires courtes, des souvenirs d'enfance et de jeunesse ainsi que certains épisodes retraçant la vie des pêcheurs et marins de l'antique Igilgili et leur lien avec la mer. Interrogé sur cette attirance de la mer et la genèse de sa dernière œuvre, Da Salah dira : « Comme tous les natifs de la côte, dès que nous quittons les jupons de nos mères, nos regards se dirigent vers la mer. Quand un petit enfant découvre la mer, il s'étonne en criant El ma ! (L'eau). Mon père était marin, capacitaire depuis 1924, capitaine de bornage et faisait le pilote dans le port. J'aimais beaucoup la société des marins-pêcheurs, j'étais tout le temps avec eux, j'assistais à leurs discussions. Pour moi quand ils parlaient de la mer c'était comme une évasion. Les balades en mer, le bleu magique du large, contrairement à celui glauque du rivage, tout ça m'a toujours emballé. A partir de là j'ai aimé la mer ». Né à Jijel en 1922, Salah Bousseloua, fils de marin et déjà orphelin de mère en bas âge, a été élevé par sa grand-mère maternelle. Dramaturge et scénariste, il signera plusieurs pièces théâtrales, en plus de scénarios dont certains ont été réalisés par l'ex-RTA. On citera à ce propos Douleur et Jours oubliés. Son scénario Quand monte la mer a reçu le premier prix de la meilleure idée lors d'un concours national à la fin des années 1980. D'autres scénarios comme Ahmed Bey et La Bataille de Constantine, ou encore Le dernier des Abencerages (adaptation de la nouvelle de Chateaubriand) attendent une éventuelle réalisation. Dans le domaine du théâtre, pour lequel il a nourri une passion dès l'école primaire grâce à son maître , on retiendra Trois femmes de chez nous, J'ai vendu ma fille et La chair et le couteau. On rappellera qu'au milieu des années 1990, Salah Bousseloua avait édité un recueil d'historiettes humoristiques de la région, intitulé Petites histoires de Jijel.